Page 446 - 1992 - XVIII Congresso Internazionale di Storia Militare
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Or, au cours de cetre période, o n assiste à uo grand déveJoppemenr de la rech·
nologie miliraire, en particuJier de l'aéronaurique. Et si, au cours de la Première
Guerre, c'est la marine qui a vaie découverr la valeur srratégique des J\çores, pen·
da m la deuxième c'est précisémem l'aviarion qui ucilisera jusqu'à ses demières con·
séquences certe meme valeur.
J\ paccir de 1941, Anglais er Nord-Américains s'incéressent aUJ( Açores. Mais
le processus des négodations, une fois de plus rcipartire, Portugal-Angleterre·Ecars
Unis d'J\mérique, comme peodanc la prem.ière guecre- sera long (1943f l944)
et encore plus complexe. En. effer, l'utiJisadon des bases aux Açores surviendra rar·
divemenr. Le rerard dans l'obtemion des «facilités» et dans l'utilisacion des bases
d es Açores a écé expliqué se! o n différentes thèses, !es un es m errane l'a c cene sur d es
facteurs d'ordre rechnico-militaire, !es aurres sur des facceurs d'ordre polirico-
diplomatique. Pour les premiers, la raison résideraic dans le faic que ce n'est qu'à
partir de 1943 qu'onc commencé à opérer les avions à long rayon d'action, ainsi
que les nouvelles cechnologies de radar qui permercaiem de maximiser l'utilisation
des bases des J\çores. Pour les seconds, la véritable raison résiderait dans !es prio·
rirés scratégiques des Alliés, donc l'objecrif premier était de bombarder I'J\llema-
gne, en laissanr pour une deuxième phase la bacaille de I'Adamique. Mais il y aw:air
encore une rroisième raison: tes J\lliés souhairaienr la neurcalisation de la Péninsule
lbérique. Or, comme le Porrugal gardait sa neurraJicé, l'urilisation du rerritoire por-
rugais par les Alliés ·pouvait fa ire craindre que l'Espagne se mlr-aux còtés cles puis-
sanccs cemrales. 11 fallair donc prévenir une tell.c évenrualiré, ce qui n'advim qu'avec
la vicroi.re alliée en Afrique du Nord.
Ce n'esr, en effec, qu'à partir de ce moment-là que les efforrs diplomaciques
s'iocensifienc pour obcenir la concession des «facilités» et l'urilisarion des bases. Les
négociarions avec l' Anglererre se développenr dans le ca d re de l' J\lliance Anglaise
et finissenr par abourir le 18 aour 1943, avec accord sur la date du 8 ocrobre de
la meme année pour le début des «facilités». Le PorcugaJ, lui, cédair d'impon:anres
installacions dans l'archipel des Açores: les bases navales de Hona er Panca Del·
gada er, surrour, celle qui deviendrair décisive, la base aérienne de Lajes dans l'ile
Terceira. Les négociadons avec les Erars-Unis commenceraieot plus rard, en sep·
tembre 1943, avec, daos leur phase iniriale, l'inrerveorioo ec l'appui brir:aoniques
auprès du gouvernemenc porrugais. Le processus fur complexe et difficile er, au
fur età mesure qu'il avançair, les «facil!tés» concédées aux Açores finicene par èrre
négociées e n écbange du maincien de la souveraineté porrugaise dans cerrains terri-
roires coloniaux. La resrirution de Timor, occupé par leJapon, servir mème de con-
dition pour l'urilisation d'une deuxième base aérienne à Santa Maria. Hauremem
favorable aux précenrions nord-américalnes, l'accord est slgné le 28 novembre 1944 .
.La valeur srratégiquc des Açores, qui s'érair révélée avec la Première Guerre,
se confirmalc donc avec la deuxième. Et le passage du pouvoir naval au pouvoir
aérien conféra une valeur accrue à J'archipel er renforça son impon:ance. S'il érair
déjà importane comme poinc d'appui logisrique ec de concrole des rouces mariti·