Page 126 - Le Operazioni Interforze e Multinazionali nella Storia Militare - ACTA Tomo I
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126 XXXIX Congresso della CommIssIone InternazIonale dI storIa mIlItare • CIHm
L’expedition de l’Armee Aghlabide en Sicile (827-909):
la coordination entre les operations terrestres et navales
Mohamed Salah DAHMAnI
Introduction
la veille de l’avènement des Aghlabides en Ifriqiya (800-909), la situation en
A Méditerranée s’est caractérisée par un calme précaire suite aux plusieurs affronte-
ments entre l’empire byzantin et l’empire abbasside.
Du côté d’Ifriqiya, les gouverneurs furent occupés à apaiser les troubles intérieurs
en même temps qu’ils étaient quelque peu dissuadés par le dispositif défensif sicilien
qui englobait des citadelles et des réduits et la construction d’une flotte pour surveiller
les côtes.
Dans ce contexte difficile, Ibrahim Ibn Aghlab accède au pouvoir à Kairouan et fonda
la dynastie aghlabide en l’an 800. Il se fait nommer Emir par le Khalife abbasside,
Haroun ERRACHID. Dès son accession au trône, Ibrahim Ibn Aghlab (Ibrahim Ier)
va développer son armée, la marine et l’armée de terre, et ce, pour assurer la sécurité
intérieure du pays et étendre son rayonnement à l’extérieur. Cette stratégie va permettre
à ses successeurs d’effectuer plusieurs expéditions en Méditerranée dont l’expédition
vers la Sicile qui à eu lieu en 827 sous le commandement d’Assad Ibn Fourat et qui sera
justement l’objet de notre communication.
Dans quelle mesure cette expédition a-t-elle réalisé ses objectifs ? Et quel rôle la
coordination des forces navales et des forces terrestres a-t-elle joué dans l’issue de cette
expédition ?
Dans cette intervention nous évoquerons brièvement les conditions qui ont été à
l’origine de cette expédition, les préparatifs de celle-ci et le déroulement général de
l’expédition. En conclusion, nous mettrons en relief, à travers l’exemple historique de la
bataille de Messine (10 octobre 842-29 septembre 843), la coordination entre la marine
et les unités terrestres aghlabides et le rôle de cette coordination dans l’issue de cette
bataille en particulier et dans l’expédition en général.
Contexte général de l’expédition aghlabide en Sicile en 827
Les rapports entre Bagdad (capitale du Khalifat abbasside) et Kairouan (capitale de
l’Emirat aghlabide) engagés dans d’excellentes conditions, ne furent certes pas à l’abri
des tensions, mais sans jamais aller jusqu’à la rupture. Les relations avec les voisins
musulmans furent certes empreintes d’hostilités mais ils ne donnèrent pas lieu à des
affrontements sérieux. Et non jamais empêché les biens et les personnes de circuler.
Vis-à-vis des pays chrétiens, les Aghlabides poursuivirent la politique de leurs
prédécesseurs qu’ils pratiquèrent durant un quart de siècle et qui se résume en une
politique de paix. Cette politique a été sanctionnée par de nouveaux traités avec la
Sicile qui se trouvait sous la domination byzantine, des traités d’ailleurs profitables au