Page 129 - Le Operazioni Interforze e Multinazionali nella Storia Militare - ACTA Tomo I
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          probablement dicté, en dehors de la proximité, par la présence des partisans d’Euphemius
          dans cette région.
             En formation de combat, comme il est de règle en pays ennemi, c’est surtout la nature
          qui favorise les embuscades. L’armée Ifriqiyenne se dirigea à la rencontre de Balata
          (commandant  des forces  siciliennes).  L’affrontement  eut  lieu,  nous dit-on,  dans une
          plaine du même nom, donc probablement à Rahl Balata (à l’ouest de Corléone). D’autres
          historiens rapportent qu’Assad Ibn Fourat a quitté Mazara et est remonté vers le nord à la
          rencontre du général grec Balata qui avait du choisir pour contrer ses troupes Ifriqyennes
          Palerme, ville ayant joué un rôle important dans la révolte contre Euphemius. La bataille
          s’engagea donc à mi-chemin entre Mazara et Palerme sur les rives de Belice Sinistro à
          l’ouest de Corléone.
             Balata  qui  avait  réuni  toutes  ses forces disponibles  dans l’île,  disposait-  selon
          l’historien arabe Al Meliki- de cent cinquante milles hommes, chiffre évidement très
          exagéré.  Retenons  qu’il  avait  sur  son  adversaire  une  supériorité  numérique.  Balata
          chargea le premier avec une violence telle qu’il faillit semer la panique dans les rangs
          des Musulmans. Assad Ibn Fourat donna l’ordre de contre-attaquer. Mis en déroute,
          Balata se refugia d’abord vers Enna d’où, ne se sentant pas suffisamment en sécurité, il
          regagne la Calabre ou il fut mis à mort.
             Les Ifriqiyiens firent un énorme butin et revinrent à Mazara, sans doute pour mettre
          les biens en sécurité et se préparer à une nouvelle offensive car cette ville va jouer le rôle
          de tête de pont et de base logistique pour le corps expéditionnaire aghlabide. En effet,
          l’armée aghlabide va prendre le chemin de la capitale de la Sicile : Syracuse. Elle alla
          mettre le siège devant cette ville.
             Située dans l’Ilot d’Ortigia, Syracuse fut l’une des plus célèbres cités du monde
          antique,  l’émule  d’Athènes, de  Carthage  et  de Rome.  Elle  était  pourvue de  solides
          fortifications  qui  firent  souvent  la  preuve  de  leur  résistance.  Or,  l’armée  aghlabide,
          qui au départ ne comptait déjà guère plus de dix mille soldats, disposait encore moins
          d’hommes lorsqu’elle parvint sous les murs de Syracuse à la suite des batailles livrées et
          des garnisons laissées aux endroits occupés. Cette armée manquait aussi de matériel de
          siège et de navires en nombre suffisant pour bloquer la ville.
                  Assad Ibn Fourat dut sans doute demander des renforts. Ces derniers parvinrent dans
          la région de Syracuse grâce à l’apport de la marine et grossit de volontaires espagnols
          alors que les assiégés ont pour leur part reçu du renfort de Palerme, de Byzance et de
          Venise.
             Entre temps, une épidémie se déclara dans le camp musulman. Le chef de l’armée
          aghlabide en mourut plutôt que de ses blessures comme disent certains historiens au
          cours de l’été 828.
             Gagnée par la lassitude et la crainte d’être anéantie par des forces supérieures, elle
          décida de lever le siège de Syracuse et se diriga vers l’une des plus puissantes forteresses
          naturelles du monde, Enna. Mais le puissant renfort, composé surtout d’Arméniens,
          commandé par le général Théodore et dépêché par Byzance, a empêché les Ifriqiyens de
          prendre cette forteresse, ce qui a obligé les unités musulmanes à se replier sur leur base
          orientale de l’Ile.
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