Page 128 - Le Operazioni Interforze e Multinazionali nella Storia Militare - ACTA Tomo I
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           vingtaine d’opérations effectuées par les Ifriqiyens contre la Sicile entre 700 et 750.
           Mais avant de décrire, même dans ses grandes étapes, l’expédition, il est utile d’évoquer
           brièvement la situation militaire en Ifriqiya qui a contribué au succès de cette opération.


           Situation militaire en Ifriqiya:
              L’armée aghlabide était composée des contingents des Jund arabes, des troupes noires
           (formées d’esclaves), de Berbères et d’Espagnols. On recruta ensuite des Saqualibas,
           c’est-à-dire surtout des Lombards achetés aux marchands de Naples et de Venise. Les
           grands généraux furent choisis parmi les princes du sang ou les clients de la dynastie.
              Quant à la marine, elle a connu un développement sans précédent à cette époque. Les
           Emirs aghlabides ont accordé une importance accrue à leurs politiques maritimes.
              Ils  ont  pu  profiter  de  la  tradition  maritime  millénaire  d’un  peuple  dont  le  sort  à
           toujours été lié à la mer, renforcée par l’apport des Coptes qui se sont installés à Tunis un
           siècle plus tôt et qui sont spécialisés dans la construction des navires. L’abondance des
           matières premières en Ifriqiya a beaucoup aidé à la construction de la flotte aghlabide
           tel que le bois, les métaux en particulier le fer, l’étain, le plomb et l’argent. Les cordages
           et les voiles étaient manufacturés dans les principales villes de l’Emirat, à partir du
           chanvre et du lin, plantes cultivées dans le pays.
              La flotte aghlabide fut la première flotte arabe à utiliser dans les batailles en mer des
           projectiles enflammés, comparables au feu Grégeois, que seuls les Byzantins ont utilisés
           avant eux. Cette découverte va permettre aux Aghlabides de prendre à partir de 835
           l’initiative en Méditerranée.
              Pour faire face aux pillages réguliers des côtes ifriqiyennes par les assaillants, les
           Aghlabides ont amélioré et aménagé les forteresses déjà existantes.
              Les Aghlabides ont activé l’arsenal de Tunis et construit l’arsenal de Sousse dans
           le souci de doter l’Emirat d’un arsenal qui assurera la relève en cas de destruction du
           premier arsenal.
              La marine aghlabide s’est dotée de deux catégories de navires : les vaisseaux de
           guerre et les bateaux de transport ainsi que plusieurs variantes des deux types.
              La tactique navale adoptée consiste généralement en une attaque de surface dans ses
           trois phases : le jet des projectiles et des feux Grégeois pour épuiser l’ennemi, puis on
           rentre en phases d’éperon nage et d’abordage.
              La  flotte  en  opération  était  mise  sous  le  commandement  d’un  seul  chef  appelé
           « Caïd » ou Rais de la flotte.

           Déroulement  de l’expédition
              Assad Ibn Fourat, auquel avait été confié le commandement de l’expédition, n’avait
           jamais exercé de commandement militaire auparavant. Il était  Cadi (juge).
              Le 15 Juin 827, dix mille hommes dont sept cents cavaliers prirent place à Sousse dans
           une centaine de navires, sans compter ceux d’Euphemius, et embarquèrent tous vers la
           Sicile. Cette armée groupa une élite ifriqyenne composée d’Arabes, de représentants de
           « junds », de Berbères, d’Espagnols, ainsi que de gens de science et de dévotion. Trois
           jours après, elle débarqua à Mazara (en Sicile). Ce choix du lieu de débarquement était
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