Page 359 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
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Un autre aspect vise l’efficience des initiatives et des mesures entreprises. Elles répon-
daient sans doute à la nécessité ressentie par l’état roumain de multiplier sa force militaire
dans le but de décourager une éventuelle agression. Mais les difficultés engendrées par la
guerre, le départ lourdaud de la société dans le processus de la reconstruction postbellique,
les débats du cadre de la classe politique roumaine qui conduisirent à l’apparition des opi-
nions divergentes concernant les voies de développement de la Roumanie, l’absence d’une
stratégie liée, solide, les fonds insuffisants firent que les mesures fussent adoptées avec re-
tard et quelques-unes d’entre elles restassent surtout au stade d’intention ou se limitassent à
l’adoption de certains actes normatifs. Les plus viables formes de préparation révélées furent
la Préparation Prémilitaire et la Défense Passive qui fonctionnèrent aussi pendant la période
de la Seconde Guerre Mondiale.
Vers la fin de la quatrième décennie, sur le fond de l’intensification de la tension dans les
relations internationales qui laissaient entrevoir la perspective d’un nouveau conflit généra-
lisé, le rythme des mesures s’intensifia. Mais, par simple coïncidence ou non, les initiatives
d’intégration de la population dans diverses formes de préparation militaire se superposèrent
sur le déclin du régime démocratique de Roumanie, qui se concrétisa dans l’instauration du
régime monarchique personnel du roi Charles II (février 1938). Il est difficile d’affirmer si
le roi Charles ait tiré parti de ces mesures pour faciliter la matérialisation de ses intentions
autoritaristes visibles, détéctables, depuis son avènement au trône en juin 1930. indiscuta-
blement, certaines mesures, comme l’enrégimentement de toute la jeunesse dans une seule
organisation, „Straja ččrii„ („la Sentinelle du Pays”)”, répondaient à de tels buts.
Un autre aspect de ce problème est lié au quantum de la population apte pour l’effort
militaire. Le nombre des habitants de la Roumanie dans la période interbellique fut de 19-
20.000.000 de gens, et le quantum du contingent annuel fut d’environ 150.000-160.000 ci-
toyens. Tenant compte de la durée du service militaire de 29 ans (5 ans en permanence et
complètement, 15 ans en réserve et 9 ans dans les milices), il en résulte que le potentiel
mobilisable de la Roumanie se chiffrait à 3,7-3,8 millions de personnes dont environ un tiers,
respectivement 1,2 millions furent incluses dans les plans de mobilisation. A ces chiffres on
peut ajouter le contingent des prémilitaires (les jeunes âgés de 18, 19 et 20 ans) qui se chiffra-
it à 500.000 jeunes à peu près. Par conséquent, le potentiel humain mobilisable de Roumanie
était assez important.
La grande déficience du système militaire roumain interbellique ne fut donc pas représen-
té par le personnel, par les gens, mais par le matériel qui ne permettait pas de forces armées
nombreuses. Les grandes unités roumaines ne disposaient pas d’une dotation trop adéqua-
te surtout au niveau de l’armement moderne (aviation, chars blindés, artillerie antiaérienne
etc.), situation qui se maintint aussi pendant la seconde conflagration mondiale.
Concernant le même problème, à cause des restrictions financières, le contingent annuel
des militaires n’effectuait pas intégralement la période de stage de deux ans. On pratiquait
à grande échelle le système des „congés budgétaires”, ce qui réduisait, parfois à moitié, le
temps sous les armes. Etant donné que les nécessités d’instruction étaient importantes, la
solution de la préparation prémilitaire semblait une possibilité de familiarisation des jeunes
avec le milieu militaire, en utilisant des fonds beaucoup moins réduits. On doit mentionner

