Page 492 - 1992 - XVIII Congresso Internazionale di Storia Militare
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458                                       ANT6NIO L.OPES PIRES NUNES
          Syscèmcs milicaircs cn confrontation  dans les guerres luso-hollandaises
              Au  Brésil, Ics guerres luso-hollandaises, furent une sorte d'e:~rrension sur ce
          terriroire de la Guerre de Trenre Ans en Europe (1618- 1648), avec laquelle d'ail-
          leurs eUes co'incidcnr pcndanc quelque cemps.  La guerre europécnne avaic debuté
          par une hégémonie miliraire espagnole, dictée par la valeur de son apparci! mili-
          raire. Mais ce dernice perd progressivemenr son erficacicé, au fu c et à mesure quc
          Ics systèmes militaires européens rivaux évoluenc appuyés sur cles érapes bien défì-
          nies par l'Ecole HoUandaise du Prince Mauricc de Nassau, au débm du XVll< siè-
          cle, par l'Ecole Suédoise de Gusrave-Adolphe (1630-L635) et, ensuiu:, par l'Ecole
          Française de Turcnne et Condé ( 1635-1638}. cene dernière pour soucenir une France
          qui voulait en  finir une fois  pour roures avec le pouvoir de la Maison d' Aurrichc
          cc s'imposer comme  puissnnce continenralc.
             u conflir mie en préscnce, au Brésil, les deux écoles européenncs les plus repré·
          senrntivcs dc l'Art dc la Guerre. Du core! luso·bcésilien, la docrrinc milirnire en vigueur
          étair la docrrinc cspagnole, le Brésil émnt un tcrricoire pormgais domi né par l'Espa-
          gne; du cocé de la H ollande, le syscè:me étaic celui dc Maudce de Nassau, déjà amé·
          liorcf por Gusu1vc-Adolphe  Je Suèdc.
              Alors que les  pacriotcs brésiliens écaient miliràircment formés au combat par
          Ics m·rios espngnols -  qui, s'ils ava iene été urilisés commc en Europc aurnicnr écé
          des masscs monolithiques formane un grand carré centrai de piquicrs er de halle-
          bardiers et, dans les coins, cels dcs bastions, des petires formarions de mousquccai-
          res -  les  Hollandais, beaucoup plus avancés, avaienr adopcé l'appareil miliraire
          dc Nassau, précisémcnc conçu pour vai nere la masse des urdo.r par la  mobiliré, par
          de nouveaux rappons d'armemcnr ec, surtouc, parla possibilité d'une nouvelle incé·
          raction d'cfforts gracc à un ordre de baraille sur crois lignes suffisammenr séparées
          er  organisécs cn brigades,  régimenrs  cc  compagnics.
              Du cocé des pacrioces, l'apparci! milita ire se basaic donc docrrinairement sur
          la  masse,  alors quc l'appareil  hollnndais éraic davam:age  courné vcrs In  mobilité.
             Or, la  guerre ne se déroulnir ni  en Europe ni  dans les  plaines  hollandaiscs,
          circonsrances qui om imposé aux pacriores lu.so-brésiliens la  perversion dcs ttrdos
          ec leur adaptation à la forme de lune que, dès le de'bue, Bs avaienr décidé d'adop-
          rer, In  "guerilla". les Hollandais semblenc n'avoir jamais compris ce changement,
          car ils ont toujours agi  comme s'ils faisaiem la Guerre de Trente Ans en Europc,
          ce qui  leur  fut  farai  et emraina le  dénouemenr  du conflit,
              Les  parriotes om confécé une grande mobilicé aux ttrcio; et Ics  régimcnts hol-
          landais se  som fréquemmenr rrouvés  dans l'impossibilité de circe  un quelconque
          parti  de  la  manceuvre.  Comme  l'inégalicé  milicaire  écaic  évidence,  les  pacriotcs
          n'auraiem pas pu opércr d'nprès !es modèles classiques er,  en  réalicé,  ils ne l'onr
          jamais fait. Ln guérillll n éré er sera roujours la façon effìcnce pour le faible de vnin-
          cre le plus forr cc  il est incompréhensible quc les H ollandais ne se soienr aperçu
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