Page 402 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
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402                                XXXIV Congresso della CommIssIone InternazIonale dI storIa mIlItare • CIHm

               Les chefs locaux expliquaient ce procédé des réquisitions prenant la forme de pillage
           de la population, selon la phraséologie communiste: de la nécessité de „compléter des res-
           sources venant de la propriété foncière, des ennemies du peuple et de la classe”. Les officiers
           soviétiques confisquaient, sans aucun contrôle, vélos, arme de chasse, objets d`usage quoti-
           dien, vêtements et biens personnels. La plupart des unités de l`Armée Rouge „existaient” sur
           les ressources locales, ce qui d`ailleurs admettait ouvertement les commandants soviétiques
           dans leurs messages et rapports. En outre, le commandant de la 6-ème armée soviétique,
           Philippe Golikov, écrivit que pendant les opérations, son armée utilisa des dizaines de tonnes
           de biscuits, farine, gruau, graisses, beurre, sucre, sel, hareng, avoine et cigarettes. Le bilan
           établi dans l`état-major du Front d`Ukraine  selon la situation du 1er novembre 1939, pré-
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           sente la description des masses des biens pillés à la population polonaise. il en résulte que
           les Russes confisquèrent 2581 tonnes de blé, 3846 de sucre, 3024 tonnes de foin, 2910 de
           têtes de bétail, 1992 de têtes de moutons, 16 294 de têtes de chevaux, 146 montres d`or et
           601 montres diverses.
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              l`agression de l`armée Rouge contre la Pologne en septembre 1939 avait non seulement
           un caractère militaire mais aussi un aspect idéologique supplémentaire, lié à „la libération
           des ouvriers et des paysans de Biélorussie et d`Ukraine ouest de l`oppression de la part des
           maîtres”. Pour éviter des problèmes concernant l`assimilation des terres „libérées” à l`Union
           Soviétique, on décida par anticipation d`éliminer l`élite intellectuelle polonaise et la par-
           tie riche de la population: les propriétaires du bien foncier ou des usines, les commerçants
           etc. Cela explique pourquoi les fonctionnaires du NKVD (l`accronyme du Commissariat du
           peuple aux Affaires intérieures, la police politique de l’ex-Union soviétique) commencèrent
           à appliquer des méthodes représsives déjà pendant les opérations de guerre. le soldat sovié-
           tique, bourré des idées idéologiques sur la libération des frères Biélorusses de l`oppression
           polonaise, entrait dans le territoire d`un pays étranger. Quand il se rendait compte que le
           niveau de la prospérité dépassait à plusieurs reprises celui dans „le pays du socialisme heu-
           reux”, il ne pouvait pas alors succomber à la volonté de profiter de cette ”richesse”. Il méritait
           quand même d`être récompensé pour son effort de la libération des ouvriers de l`oppression
           bourgeoise. Cette façon de penser était représentative non seulement des soldats de l`Armée
           Rouge mais aussi des officiers, même politiques. Voilà pourquoi, pendant toute la „marche
           libératrice”, des cas de pillage, de viols et de meurtres eurent lieu, souvent officiellement, au
           nom de la lutte révolutionnaire et à la majesté de la loi soviétique.
               Des premiers cas des opérations illégales des soldats de l`Armée Soviétique et des fonc-
           tionnaires du NKWD eurent lieu pendant les luttes pour la défense des corps de garde, surtout
           quand ceux-ci résistaient vaillamment. A la fin des luttes, des soldats prisonniers et la popu-
           lation locale étaient tués sans pitié. Presque tous les jours les femmes sans défense étaient
           violées, surtout aux environs du village Sarny mais aussi de Grodno et Augustów. Pillages,



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           10   Le 17 septembre 1939 les armées de deux fronts dépassèrent la frontière est de la Pologne: Biélorusse (gen.
               M. Kowalow) et Ukrainien (gen. S. Timoszenko) avec presque 500 000 soldats. En même temps, dans les
               régions est de la Pologne il y avait environ 350 000 soldats polonais, en train de réorganisation, la moitié
               d`entre eux sans arme.
           11   Ibid. p. 490-491
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