Page 461 - 1992 - XVIII Congresso Internazionale di Storia Militare
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U.l\"ADA El' COUPLAGE >TIUITEGIQUE AYF.C L'I!URO~E 427
des représemants du Canada, des Erats-Unis et de la Grande-Breragne. La suice
des événemenrs menanr à la signarure du. traité de J'Adanrique-Nord a écé écudiéc
en dérail par de nombreux auteurs \I6J.
L'enthousiasme et l'opporrunisme des dirigeams de la diplomarie canadienne
pour le projec d'alliance adanrique éraienr fon compréhensiblcs, corrcspondanr
comme ils J'étaienr aux incérèts oacionaux du pays.l.'ONU ne suffisait plus com me
en 1945 (I7J. Plusi.eurs aurres facteurs immédiars, er parfois circonscanriels, mori-
vaicnt le Canada à souha icer l:l création de I'OTAN (18), mais c.'érair la néccssiré
d'inslitutionna.liscr le couplage qui en écait à long terme l'un des objectifs fonda-
mencaux. En effet, si la menace soviétiquc avaic souvem dominé le discours, elle
n'érair pas la scu.le raison qui poussait le Canada dans certe campa.gne, à la fois
narionale er imernationalc, en faveur d'u.ne communauré atlantique instirucionna-
lisée. La craince de se recrouver seui. face aux Ecars-Unis pour assumer !es problè·
mes de défense de I'Amérique du Nord a cerrainemenc agi t:omme modvarion
déterminanrc, quoique déllcarc à évoquer publiquemenc pour des raisons diplo·
mutiques évidences.
L'Alliance adantiquc allnit permerrre au Canada de résoudre l'un des plus grands
dilemmes de sa sécurité: son plu.s grand aUié éraot en mème temps le «grand voi-
sin .. , la principale menace pour la souveraineté et l'idcnticé nationnle. Les projers
menés conjoinremenr par les deux pays pour assurcr la sécuriré concincnralc au
cours de In Deuxième Guerre mondiale avaienr clairement lnissé voir aux dirigcanrs
canadiens les risques posés par cerre relarion corre parrenaires inégaux. Le com·
porremem et l'attirude américaines ne laissaiem pas de doure: pour eux, Ics imp~
rarifs de la souveraineré canadienne devai,enc, en Jcrnière analysc. se soumerue aux
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nécessités de la défense de I'Am~riquc du Nord >. Dans le cadre d'une confron-
carion avcc I'URSS, le reu!roire canadien, sirué enue les deux supcrpuissances, acquer-
rair une imporrancc strarégique vitale pour Ics Ecars-Unis donc le Canada devair
en renir compce(20). Comme le soulignaic en 1953 un documenc du ministhc dcs
Affaircs cxcérieurcs, «il seraic très diffìcile pour le gouvC(ncmenr canadien dc reje·
ree roure proposition d'envergure que Ics Erars-Unis jugeraienr essentìeiJe pour la
sécurité de l' Amérique du Nord» <m.
Dans ces circonsrances, la créarion d'une all!ance ou d'une associarion ét.roirc
regroupanr les états d'Europe occidenrale et d' Amériquc du Nord constiruait une
partie de l11 solurion au risque réel de ~saccllisadonn ou de «finlandisadon» du Canada.
Sa parriciparion à I'AIJiance adancique apparairraic alors comme une aftìrmation
de l'exisccncc nationale face au.x Ecars·Unis.
uOn n'insistait pas rrop dans les déclarations publiques (sur cene importllnre
considération du conrrepoids) car cela pouvair cere perçu au Congrès camme éranc
anri-américain, mais les policiciens er les diplomaces considéraienr le lien atlanti·
que com me un facrcur compensane l'engagement qu'ils venaienr de fai re, après bien
des hésitarions, pour une défense continentale conjoiote» (22>.
Il csr ai sé de comprendre que !es d.irigeanrs canadiens a.icnt été très préO<:cupés
parla «menace soviérique» pesant sur I'Europe et l'u.rgence de fai.re face au.x ~for·