Page 499 - 1992 - XVIII Congresso Internazionale di Storia Militare
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des conquistadores jusre au milieu de l'armée du prétendanc vainqueur Acahanalpa,
paraìt plutot l'reuvre du nouvel Inca qui se retourne contre lui par un caprice du
hasacd que l'embrassement dnns lequel la vicrime se !ance fascinée par le regard
du reptile. Les Espagnols auraienr lìnalemenr conquis le Pécou, mais chaque pas
aurair éré payé infìnimem plus cher s'il o'y a vaie pas eu le carnage de Cajarnarca.
L'hisroire inca après 1533. abseme de presque cous !es ouvrages cultivant le myHère
de Cajamarca, en est la preuve et fair de ce momenr la fin sans réplique, en treme-
crois minutes, de "l'empire des quacre horizons" (Tàhuanrinsuyu). Car Atahualpa,
légidme ou pas, ne fur pas le dernice Zapa Inca. Dans la période 1533·1571 lui
succédèrem Tupac Hualpa, Paullu, Manco Capac Yupanqui, Sayri Tupac, Tiru
Cusi Yupanqui, Tupac Amaru et peut-eue d'aucres lncas qui se rrouvaiem en exil,
et Manco Capac Yupanqui dédencha en 1536la Reconquisca qui ramena la domi·
nacion des fcères Pizarro a Lima (Ciudad de Los Reyes) récemmenc fondée, qui
mobilisa cles dizaines de milliecs de comban:anrs er qui aurair conclu le chapirre
de la Conquista péruvienne s'il n'y avair pas eu encore l'opposirion des dizaines
de milliers d'Amériniliens dont les commandanrs opcaiem pour l'alliance espagnole
contee !es souverains I.ncas. D'ailleurs, le mécoocenremem des populacions récem·
menr conquises pac !es Incas, norammem les Equadoriens, ainsi que la guerre fra·
rrìcide entre le pcince Huascar et Atahualpa furem les facteurs imporrams favorisanr
la vicroire espagnole mais ne furenr point !es causes du désasrre de Cajamarca.
Objectivemem, le succès remporré par Francisco Pizano et Diego Almagro
fur lié, comme chez He.rnando Corcez au Mexique, au décalage culrurel. Un peuple
guerrier se crouvanr à une échelle inférieure de développemem a éré vaincu par
des professionnels dans le mérier des armes mais qui étaiem "les représenrancs d'une
civilisarion beaucoup plus avancée ... ". Tout européen arrivane en Amérique ou
en Afrique éraic un savanr · affirmaic Charles Ve.rlinden · meme si la plupart cles
conquistadores ordinaires "écaient de vraies brutes" (91. C'est, bien sur, une cause
importante de l'inefficaciré de la résistance de la socìéré inca mais nullemenr celle
qui pourrait condure la discussion concernant le moment Cajamarca, pacce que,
daos des condkioos pareilles, !es lncas, vaìnqueun à Altipiano, ne purent pas avancer
au sud de Rio Maule, et Ics Espagnols eux memes, en ram qu'héritiers de leu.r poli-
cique, ne pureot pas soumerue effeccivemem jusqu'à nos jours !es Araucans. Selon
l'auceur de la présence communicadon, il faudrait co chercher Ics causes profondes
à l'inrérieur de la société inca elle-meme, ce que l'ceil imeWgent du conquistador
ou son insdncr social a réussi à en découvrir et en utiliser.
D'une maoière surprenanre, les historiens occi.denraux ou apparrenanc à
J'Europe de l'Est, d.onc criburaires de la concepcion du macérialisme dialecrique
et bistorique, couc en se servanc de nocions différences et e n abordanc le problème
sou.s des angles différents ont abouti à des conclusions quasi identiques concernant
Ics sociérés anilines. Pour Wirrfogel, il s'agissait de "sociécés hydcauliques" (10l, pour
Roger Barcra, Jean Chesneaux, Mau.rice Goldelier, Eugenio Varga, Scncer Divit-
cioglu aìnsi que pour Ma.rx et Engels ceUes-d s'incégraieot à la rypologie des socié·
tés "asiatiques" du cype "despotique orienta!" (I l), ou, selon Charles Verlinden,