Page 498 - 1992 - XVIII Congresso Internazionale di Storia Militare
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nes cxplicacions logiques sacisfaisames. Cac les modvacions du genre: à Cajamarca,
il s'est produir "un conflic d'essence psychologique" (2) ou "un cas de masochis.me
colleccif" m, découlanc du "fat:alisme" de la sociécé péruvienne paralysée par .la
croyance dans le mythe du recour de Vihacocha f 41 ne pcuvenc pas ètre accepcées.
On a démoncré quc le myche du retour du dieu blanc barbu pou.r incecrompre la
swre cles rois de Cuzco ci reprendre son héricage, a écé expressémenc amplifìé après
la conquete_par les amauras, l'élicc imellcccndle inca, justemem pour expliquer aux
popularions andines la défaice ec la disparicion des Fils du Soleil. Dans ce scns.
un fai c est révélaceur: dans le soir-disant temunem de Manco Capac ( L493-1527),
reproduir par Garcilaso de la Vega el lnca m, élaboré probablemc:.-nr dans la JV<
déccnnic du XVJ< siède, les conquistadores ne sonc pas encore représencés en dieux
blancs possédanr des éclairs au Jieu cles armes et c.hevauc.hant des animaux surna-
ruce.ls, mais cornme "des hommes inconnus et érrangers à ces parages, qui vonr
conquérir et s'ernparer de nocre royaume er de bicn des pays encore". Cerraine-
menr, prédsait J'auceur du "rcsramem" aruibué à l'lnca, ìls accornplissaient "Ics
desseins de noue père le Soleil" mais ils étaienr des Hommes "plus forcs que vous
à cous !es égards" avec des armes "plus puissances et plus invincibles que les vòrres".
Apocryphe, le restaroenr ind.ique l'accepmrion de la simacion dt facliJ par une
panie de l'aristocrarie inca et la collaborarion avec Ics nouveaux souverains par
l'allusion au christianisme: " leur loi" qui "sera meilleurc qu.e la nòcrc". D'aucre
pare, à la suice de la more de Huayna Capac, !es "éclaJceurs" laissés par Francisco
Pi.zarro à Tumbez, Molina et Gines, sont exécurés par l'Inca héricier Huascar, ernpail-
lés et exposés sur la piace publique, jusrernent pour démontrer que !es " Viraco-
chii" (Les Fils de la Mer') soot des hommcs sernblables au:x Pé.roviens, "mais d'une
aurre rribu'' ( 6 >.
On a aussi checché l'e.xplicarion du rnoment de Cajamarca par la différence
de domcion, d'inscruaion er d'expérience miliraicc des deux adversaires. Mais quelque
grande qu'elle aie été, celle-ci ne pouvaic pas comperu;er alors le rapporc de forces
de presque uois-cent à un eo favcur dcs Péruviens. Eo ourre, les conquistadores
de Pizarro n 'avaicnr qoe rrois arquebuses donr les lncas connaissaieru déjà le fooc-
tionncment, vu qu'ils Leu.r ava.ienr déjà rrouvé un nom, "Liapaca". LI fauc prendre
en considéradon la différence sous l'aspea de l'an militaJrc, compensée par le rap-
port de forces mais ce ne fur pas un facteur déterminanr de la vicroire espagnole
car, si les nouveaux venus jouissaienr de l'hérirage de scp< siècles dc Reconquisra
- couc lbérique éf.lnt "Hidalgo como el Rey, dineros menos" - cc de creme ans
de Conquista, lcs Jocas éraienr loin de mener la guerre comme un "a.cce riruel" m,
comme on l'a affìrmé. Ils avaienr, eux aussi, du "rempéramenc guerrier" (Bl, des
armées bien. s~rucrurées sur le sysrème décimal, des généraux habiJcs rels que Quiz·
quiz, Calcuchima er Attox, l'expérience de ccmaines d'annécs de conquères, ils sur-
prenaiem par leur discipline, leur vi resse de déplacemenr cc la ponée des marches
effecruées dans Jes Andes, ils étaient résisrams er avaiem une Hrarégie et une racù-
quc dc combar adaprées aux condicions parriculières du rerrain er à la pauvreré
de.l'ouùllage lithiquc. Le piège de Cajamarca, lui-meme., le leurre de rour le groupe