Page 100 - Il 1916 Evoluzione geopolitica, tattica e tecnica di un conflitto sempre più esteso - Atti 6-7 dicembre 2016
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100 il 1916. EvoluzionE gEopolitica, tattica E tEcnica di un conflitto sEmprE più EstEso
Le Renseignement français á Verdun (1916)
LCL Olivier LAHAie 1
epuis la nuit des temps, les hommes se font la guerre. Dans ce cadre, la
D connaissance de l’adversaire a toujours été primordiale. Il faut pourtant
souligner que la pratique du « renseignement », au sens moderne du terme,
débute réellement avec la Première Guerre mondiale.
L’obtention de renseignements sur l’ennemi s’impose comme une impérieuse
nécessité au chef militaire ; en effet, ces derniers lui permettent de préserver
sa liberté d’action, tout en concourant à économiser les forces humaines ou
matérielles dont il dispose. Or, l’obtention d’informations à caractère militaire
suppose de coordonner l’action d’organes (dits « de recherche »), créés à cette
fin, puis de centraliser les données recueillies pour les analyser.
Au cours de la période 1874-1914, ces organes sont intégrés, côté français,
dans le bureau « renseignements » de l’État-major de l’Armée, également ap-
pelé « 2 ème bureau » (organe dit « d’analyse »). En août 1914, le généralissime
Joffre part en campagne à la tête du Grand Quartier Général (G.Q.G.) ; se
crée alors en son sein un second 2 ème bureau qui coexistera jusqu’à la fin du
conflit avec le précédent (resté auprès du ministre de la Guerre, à Paris).
Malgré quelques travaux universitaires et publications récentes , l’étude des
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services de renseignements français pendant la Grande Guerre est encore à
poursuivre.
La communication qui va suivre s’intéresse à la situation du renseignement
français sur le front occidental courant 1916, et plus particulièrement au mo-
ment de la bataille de Verdun. Or, l’analyse du renseignement français et de
ses performances à cette période précise du conflit est un sujet intéressant et
neuf. Intéressant, car lorsqu’on lit les mémoires du maréchal Joffre, on est porté
à croire que l’offensive allemande du 21 février 1916 sur la rive droite de la
Meuse fut « une surprise » pour le haut commandement français . Ceci pourrait
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laisser croire que les officiers de renseignements du G.Q.G. n’auraient pas su
1 Service historique de la Défense - Château de Vincennes (France).
2 Voir notamment LAHAIE (chef d’escadron O.), Renseignements et services de renseignements
en France pendant la guerre de 1914-1918 (2 et 5 bureaux de l’E.M.A. ; 2 bureau
ème
ème
ème
du G.Q.G. - Section de Renseignements / Section de Centralisation du Renseignement).
Évolutions et adaptations, thèse de doctorat sous la dir. du professeur G.-H. Soutou, Paris IV-
Sorbonne, 2006 et LAHAIE (lieutenant-colonel O.), Charles Dupont. Mémoires du chef des
services secrets de la Grande Guerre, Paris, Histoire et collections, 2014.
3 JOFFRE (maréchal J.), Mémoires du maréchal Joffre (1910-1917), tome 2, Paris, Plon, 1932,
pp. 190 et suivantes.

