Page 74 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
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           pourrait l’être, par les Etats-nations, abstraction faite de la foi idéologique qu’ils pro-
           fessent.  Par conséquent, le syntagme ‘population civile’ présente, dans un certain sens,
           une signification résiduelle. D’après le Grande dizionario della lingua italiana (Grand
           dictionnaire de la langue italienne) de Salvatore Battaglia, par ‘population civile’ l’on
           entend « en temps de guerre, l’ensemble des citoyens ne faisant pas partie des forces ar-
           mées » , en d’autres mots les non combattants. En effet, il s’agit de ‘citoyens’ dans une
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           certaine mesure potentiels (les mineurs n’ayant pas encore atteint l’âge du vote, jusqu’à
           il y a quelques décennies et dans la plupart des pays les femmes), tandis que, notamment
           avant la concession du suffrage  universel masculin, ont été inclus au sein des forces
           armées plusieurs jeunes et hommes qui ne jouissaient d’aucun droit politique.
              En même temps, la coïncidence virtuelle entre le civil et le militaire à base du postu-
           lat du citoyen-soldat – exceptée, au moins en principe, l’intention d’épargner la partici-
           pation armée à la guerre aux enfants, aux personnes âgées et, dans la plupart des cas, aux
           femmes – a permis d’ouvrir, sur le plan idéologique, un front, celui de la guerre totale,
           que les progrès technologiques et les fanatismes idéologiques, ethniques et religieux ont
           élargi sur le plan réel de manière terrifiante, bien que contrecarrés par les conventions
           internationales en matière de sauvegarde des populations civiles et par les codes de
           guerre humanitaires.
              La grande fortune contemporaine de l’œuvre Los desastres de la guerra de Goya re-
           pose aussi sur sa capacité de représenter dans le miroir de la Guerra de la Indepedencia
           espagnole (une guerre à la fois nationale, idéologique et donc aussi bien civile menée
           en partie en mettant en œuvre les méthodes de la guérilla et, de toute façon, très diffé-
           rente, au-delà des ressemblances apparentes, de la guerre des trente ans, qui avait inspiré
           Callot), le gouffre béant apparaissant devant un conflit armés de ‘tous’ contre ‘tous’, un
           conflit dont le champ de bataille ne respecte aucune frontière, un conflit qui ne s’arrête
           devant à n’importe quel sanctuaire et asile et dont les objectifs terroristes n’épargnent
           intentionnellement aucune victime potentielle.

























           11    Voir S. Battaglia , Grande dizionario, XIII, 1986, p. 879 (il manque un renvoi à des auteurs).
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