Page 62 - 1992 - XVIII Congresso Internazionale di Storia Militare
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28                                           MIGUF.l. Al.ONS() BAQUElt

              "Les exploits et Ics cruaurés de cet homme ennemi de Dieu, nul ne pourrait
           les  expliqucr, car elles sonr innombrables et rien de te!  n'a jarnaìs été vu ni  oui
           quc ce  qu'iJ a  fair dans  certe  région et partout où il a  éré".
              Plus éronnanr encore que roures Ics missives ou lemes amérieures sera la der-
           nière ;~crivité épiscolaire de ce  capiraine analphabète,  commencée apparemment
           le  11  novembre  1533  er probablemem, ainsi que coures Ics lemes à  l'Empcrcur
           qui la suivireot, à l'instigacion de Gaspar de Espinosa. Belalci.zar agic, dir-il, "pour
           c;:ontenir le peuple jusqu'à l'arrivée de gens de la province de Nicaragua cr du Royau-
           me de Vorre  Majesté",  Pour Belalclzar aussi, la limite encrc  le  bicn et le  mal se
           sirue dansJe fait d'agir ou non en faveur de ce qui, à son avis, coovi.enrà la Couronne.
              Pedro de Valdivia, le conquistador du Chlli, aimair égalemem écrire à J'Em-
           pereur. L'une de ses nombreuses missives, celle d'aour l 544 à la fin de la saison
           qu'il appelle le  caeut de l'hiver à Valparaiso, cssaie de cotriger le défauc acrribué
           par lui à la bureaucratie royale d'acc?rder des licences et de concéder des charges
           à  des  personnes qui ne savaienr rien de la géographie indienne.
              "De sorte que,  invincible César, le  poids de certe rerce er de son entretien,
           perpéruarion er découverre, ainsi que de celle qui viendra plus rard, rcpose sur le
           fair que, au cours de ccs cinq ou six ans, n'y vienne aucun capiraine mandaré par
           Vorre Majesr.é, nj provenanr d'Espagne par le Détroic de Magellan, ni arrivane des
           provinces du  Pérou qui  puisse m'incommoder" ... "le rerrain est si  délkat qu'il
           s'effondrerait et que le jeu  ne pourra.it jamais erre cepris".
              Valdivia désire "que personne ne vienne qui m'éJoigne du service de V.M.".
           Sa fine dialeaique de conquistador l'amène à dire dans la meme letrre qu'iJ conci-
           nuerait d'usumer ses devoirs "rneme si l'on arrr.ibuait roure la  terre co gouverne-
           ment à d'aucres ou à une aurre personne, sans m'e.n laisser aucune parr". Conscienr
           de ce qu'il mer en jeu,  il  insiste, depuis la  ville de la Serena fondée par lui (4 sep-
           tembre 45), sur l'éloge de la région donr a vaie si mal parlé Dicgo de Alrn.agro: «Cee-
           re  terre est celle  que pour y vivre er s'y perpécue.r,  il  n'y en n'a  pas de meilleu.re
           au monde ... il y a  quarre mais d'hiveL, pas davanrage ...  tour le ceste du temps
           il  fait  si  beau soleil qu' iJ  n'est pas nécessaire  de s'approcher du feu".
              Plus solide encore sera J'éloge de Valdivia envers !es Indiens: "Gran.ds, doux,
           amicaux,  bl.ancs et de beaux visages,  ainsi sonr aucanc !es  hornmes que !es fern-
           mes ... ils aiment à l'excès  leurs enfanrs, leurs femmes et leurs maisons". Ce dom
           se va mc Valdivia devant I'Empereur, c'est d'avoir obtenu un changemenr subsran-
           ciel griìcc à son audac.ieuse  politique de  pc:uplement.
              "Sache V.M. que lorsquc le  Marquis don Francisco Pizarro me conlìa cene
           encreprise, nul ne voulait venir ici, et ceux quj fuyaient le plus éraicnr Ics personnes
           ame-nées  par le  Gouverncur don Diego de Amagro" .
              Valdivia vécut dans cene armosphère en ay'.lnt la plus entière confiance dans
           son succès.Jusqu'en 1552, en pleioe fìèvre de fondation et d'exploracion, il ne bri·
           sa  pas son pacre de générosité et de pacdon. Mais après Jes premiers sympcomes
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