Page 58 - 1992 - XVIII Congresso Internazionale di Storia Militare
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           madure, où l'on pourrair aussi bien parvenir à une exisrence aurhendquemem chré-
           tienne, que gagner des richesses poul' la Coul'onne, pourvu que mus !es conquista·
           dores  imirassenr La  conduire de Corrés envers !es lndiens.
              "Us  ont roujours  été bien traités  par moi et favorisés ... De la sorte,  ils  onr
          été et so m rrès surs et loyaux dans Le  service à V ocre .Majesré ... Le soutien aux In·
          diens ayant été la  principale raison de mon autorìré morale, cela jusdfierait d'ac·
          corder le droit dc chàcier !es Espagnols coupables de mauvais trairements envers
           les  lndiens".
              Dans l es  OrdenanzaJ de Navidad ( 1520), qui précèdenr la reconquere de Te-
           nochtidan, Corrés a vai t qualifìé la conversion de premier objeccif au·dessus de la
          conquere ...  "car si  la  guerre se faisair avec une auer e  incencion, elle sera i t injusre ·
          et tour ce que l'on y gagnerair, serair obligaroil'Cment à  resciruer". Mais Ics  fairs
           moncraiem quc la conquere érair en réaliré prioriraire.
              En sa conscience, Corrés ne fair pas la guerre cles hommes, mais la guerre con-
          tre les dieux oppresseurs de l'lndien. La sépararion entre le bien er le mal qui divi·
           sait Espagnols et lndiens, a vai t sa solucion daos le bon cra.irement com me voi e à la
          conversion. Aussi bi.en sa disqualificacion du sysrème anriUais de "encomienda<·, ...
           que son appui au système règlemenré par lu.i pour la  NouveUe Espagne. s'expli·
          quenr parce qu'uniquemenc dans ce dernice,  il croyaic  la  conversion  possible ec
           voyair comme viable l'uòlisation des lndiens comme rroupes auxiliaircs. Salvador
          de Madaria a observé qu'en définicive, Conés revair d'une organisation du pays
          de rype féodal, afìn de rendre plus faisables les nouvelles expansions de son systè·
           me  d"'eocomiendas".
              "Tour espagnol qui  recevrair des Indicns -  à perpétuiré, s'entend -  érair
          dans l'obligacion de posséder uo cenaio oombre d'armes spécifiques poUl' servir
          dans J'infanterie, si les [odiens éraieor moins de 500, er dans la cavalerie s'ils étaient
          davanrage", commeore G:il:are  Cordoba daos Politìca indigmista tk Hmui11  Corti.s.
              Cerre façon  de poser Le  problème recourait à l'arrirude évaogélisarrice propre
          3 François d'Assise. L'écho de la morale franciscaine que J'on perçoic chez Corrés,
          se  conjugaic  mal  cependanc avec l'idée meme, qui habire en lui, d'erre uo héros
          de La Renaissance. Conés déduit son héroiciré cles pouvoirs que lui ocrroie l'Empe·
          reur par délégation, mais il n'assume pas la religiosiré de Saint François de la me-
           me manière. Ce sonr les lndieos qui sonr appelés à incarner l'humilicé er la pauvreté
           fcanciscaine. Conés rejerrc pour sa vie privée les iropérarifs de l'éthique qu'il sou-
          baire voir prèchée aux lodiens. Avec le précédenr de son mauvais exemple, la gran·
          de JTiajoriré des conquistadores ferom cles choses semblables à ceUes que faisair Corrés:
          dissocier !es impératifs de l'accion guerrière des conseils évaogé!iques.



             ( •)  "epcomienda"; eUe consistait à divi:ser les lndiens cn plusiturs g<OlLp6 dt ptrsonoes qui
          émìent rnises au .service d'un "eocomcodero··.  l,eç lndie:ns de:vaienc payer un impOt ec crava.Uer pouc
           l"'encomendero" qw émir chlargé de les  prmiger e< do les évangéliscr.
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