Page 60 - 1992 - XVIII Congresso Internazionale di Storia Militare
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26                                           MIGUE!. Al.0:-150 BAQUER

              ')e ne deva.is pas abandonner cerre rerre saos protection - écrit Conés à l'Em-
           pereur -  car  il  me paraissair qu'en  cela,  outre  le  fair  d'erre honreux  pour moi
           er dangereux  pour  rous,  nous  rrahissions grandemenc Votre Majesré".
              ,Hernan Cortés (qui rencomrera crois fois en personne son héros idéal, l'Em-
           pereur: Tolède, '1528; Barcelone,  1529 et Alger,  1541) se considérair comme un
           capiraine de Charles Quint .. "il se monrrair fidèle er loyal  envers lui,  comme un
                              .
           chevalier sorti cles  romans de chevalerie". La rhéorie indienne de Ginés de Sepul·
           veda  pouvair se  baser exiscenci,ellemenr sur la  renconrre avec celui-ci, que Deme-
           trio Ramos  Pérez fixe  à Barce!one (1542), à l'occasion du  séjour de l'Empereur
           pour le serment du  prince  héririer  Philippe.
              Ce que l'on saic de la morale des conquistadores, dans la dialectique courdsa-
           ne, obéit à cerre règle:  rour d'abord, saraniser un adversaire,  le  puissanr cacique .
           .Ensuire acceprer l'iUusion que le secreur indigène non satanisé se convertira au chris-
           rianisme à brève échéance.  La conversion amèneraic la  paix er avec la paix surgi-
           rair un exercice ordonné de l'auroriré que I'Empereur, narure!lemenr, délèguera'Ìc
           à ses propres conquistadores. Le remords de conscience pour !es cruaurés antérieu-
           res se rrouve atté.nué. Tout se fer·a sans qu'll faille perdre un ioca de cene condicion
           de servireurs de la Couronne que proclamenc aux quatte venrs tous les conquistadores.
              Le conquistador s'inserir dans un ordre  hiérarchique régi par la Couronne.
           Le  bien est lié à  son  obéissance au Roi  ou à. l'Empereu.r et le  mal à la  rébeUion
           indienne. L'habirude d'écrire à l'Empereur -  et auparavant,  au Roi Cacoolique
           ou à la  Reinejeanne -  acquiert certe significarion: elle monrre de façon manifeste
           qui obéic ec qui se rebelle face au principal dessein de la Couroo.ne, qui n'est aurre
           que la  fondation  de  nouveaux  royaumes chrériens.
              Le conquistador Gonzalo Pizano, encore érranger à sa future ré.bellion, écrira
           égalemenr à  l'Empereur. Nous connaissons la. lerrre qu' il  a  signée à Tomebamba
           le 3 novembre 1542, où il se plainr de la disparirion de Francisco de Orellana  en
           ava! de l' Ama:zone. Après lui avoir dir "qu'à une journée en amonr il y ava i c beau-
           coup de nourriture ...  Et sans considé.rer ce qu'il devaic au service de V.M.,  au
           lieu de rapporcer les vivres, il partir sur la rivière sans laisser aucune provision».
           Orcllana, dans son parcours de r Amazone,  rejeccera  la fauce  de sa désobéissaoce
           sur la  volonré qui l'anime de  servir l'Empereur.
              La dé.fense de sa personne,  le conquistador Orellana la fonde le 7 juin  1543
           sur la base de documeors présenrés au Consci! cles lndes. S'y accumu.lenc cles rexres
           de péticions des expédicionnaìrcs pour que d'aucune façon, on  ne rejoignir ''l'ar-
           mée de Gonzalo Pizarro". Simulcanémenc, Orellana a vaie écric une aucre requéce
           à  I'Empereur pour lui  rendre compre de sa navigacioo er lui  exprimer son inren-
           cion de reparrir, non pas pour explorer, mais pour conquérir et peupler les terres
           découverres. Certe adroire  défense d'Orellana eur tous les  effers  désìrés. Camme
           presque roujours, la Couronne  décideu que les dépen.ses devaìeoc erre assumées
           par le  capiraine er qu'un fournisseur royal devraic  accompagner J'expédicion,  en
           marge de la  proresrarìon de Gonzalo  Pizarro.
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