Page 56 - 1992 - XVIII Congresso Internazionale di Storia Militare
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              " La première posicion des Espagnols d'alors face au chème géoéral de la péné-
          cration ec plus spécialemenr face à la guene, fur défeccueuse", écrir Silvio A. Zava-
          la. "Nous savons qu'au débuc, la thèse du pouvoir rempord du Pape sue Ics JnfidèJes,
          quc suivaicnt Palacios Rubios, Marias de Paz, Malferir et Sol6czano Pereira,  n'a·
          vaie pas été rejecée,  et que l'oo n'avaic pas assuré non plus  les droics des Jodiens,
          malgré leur condition de palens ... Le capiraine de la  troupe espagnole o'allair pas
          créer le droic de la soumission chcécienne ec politique des Indiens, qui préexiscaic,
          mais exiger  son applicacion ... De certe façon se décidair le  destin des  lndes Occi-
          denrales, par des acces donr on se réjouissair en Europe avec la  plus encière mécon·
          naissaoce.  Cene thèse fur  par la suire  amplemcnr cririquée"
              le capimi ne de la troupe des Jndcs ne se posai t pas de quesrions, cc ne voyaic
          aucun problème de conscience dans le faic de soumeccre les lndiens. Lorsque la  ré·
          flexion  d'un spécialiste camme le dominicain Vitoria, le conduic noblement à dé·
          couvrir  que  rrndien  égaltmcnt  pounair erre  légicimé  dans  son  combac conrre
          I'Espagnol, er ce  avcc encore plus dc fondemenr,  il  se  conrcnce de rccommander
          une modération  humaniraire.
              " Il  conviene de remarquer",  poursuic Zavala, maincenanc cn favcur cles  au·
          wurs d'essais, " un  nspecc  imporram de la  rhéoric des  aureurs cspngnols au sujec
          dc la guerre des lndes.  Tous  parlèrent principalement de la juscice de la guerre
          mcnéc par Ics Européens comre les lndiens; mais aussi bien 'Las Casns que Virocia
          et Scpulvcda, considérèrenr également la  juscice donr les  lndiéns pouvaìenr se  pré·
          valoir  pour se défcndre".
              Le  mérice  dcs Lryu dr  lttditl.l  n!slde  dans cette découverrc que maJheureusc·
          menr,  presquc rous  les conquisradores laissèrcnt de còté:
              "Las Casns répéra jusqu'à.la snciéré que les lndjens devaiem et pouvaienr 'rayer
          de la  t'ace du monde'  les envahisseurs espagnols, conformémenr au droit dc légiri·
          me défense, autorisé par la  loi  nnrurclle. Vicoria  disaic que, "si poussés par cerre
          craince, il s'apprècaicnc à expulser ou à tuer les Espagnols, il serale licice à ccs der·
          niers de se dtfendrc". Sepulveda reconnaissait "commcnr Ics barbares eu rene un
          morif prouvable  de rejecer la force  pa r  In  force".
              La  morale des conquisradores cessnic d'erre un pcoblème uniJacéral, le couragc
          du héros face àla mon, pour se rrans(ormer en une opéracion dialeccique où J'outrage,
          de façon dramatique, passair d'un coré à l'autre, obligeanr chaque combatrant à
          légirimer, jour après jour, scs proprcs décisions. C'est là ce que, de façon précoce,
          perçur Balboa cn incroduìsam son inrencion de bien r.rairer les  Jndìens. Mais hélas,
          ce n'est pas ce qui gagna Ics esprics er !es creurs de la mnjoricé dcs  con~1uiscadores
          qui oprècem,  camme Corrés,  dc joindrc à I'enthousiasme dc la guerre la  passion
          rclìgieusc,  et non d'allier la  spirirualiré à  l' effìcacicé possible  des  armes.
          Guerre des hommes ou  guerre des d ieux
              La  moraJe des conquistadores magnifìa l.euc  manière de légitimer la  guerre
          en la concevam, en méme remps, comme une guerre de~ hommcs -  au profic du
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