Page 56 - 1992 - XVIII Congresso Internazionale di Storia Militare
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22 MIGUF.L ALONSO BAQUER
" La première posicion des Espagnols d'alors face au chème géoéral de la péné-
cration ec plus spécialemenr face à la guene, fur défeccueuse", écrir Silvio A. Zava-
la. "Nous savons qu'au débuc, la thèse du pouvoir rempord du Pape sue Ics JnfidèJes,
quc suivaicnt Palacios Rubios, Marias de Paz, Malferir et Sol6czano Pereira, n'a·
vaie pas été rejecée, et que l'oo n'avaic pas assuré non plus les droics des Jodiens,
malgré leur condition de palens ... Le capiraine de la troupe espagnole o'allair pas
créer le droic de la soumission chcécienne ec politique des Indiens, qui préexiscaic,
mais exiger son applicacion ... De certe façon se décidair le destin des lndes Occi-
denrales, par des acces donr on se réjouissair en Europe avec la plus encière mécon·
naissaoce. Cene thèse fur par la suire amplemcnr cririquée"
le capimi ne de la troupe des Jndcs ne se posai t pas de quesrions, cc ne voyaic
aucun problème de conscience dans le faic de soumeccre les lndiens. Lorsque la ré·
flexion d'un spécialiste camme le dominicain Vitoria, le conduic noblement à dé·
couvrir que rrndien égaltmcnt pounair erre légicimé dans son combac conrre
I'Espagnol, er ce avcc encore plus dc fondemenr, il se conrcnce de rccommander
une modération humaniraire.
" Il conviene de remarquer", poursuic Zavala, maincenanc cn favcur cles au·
wurs d'essais, " un nspecc imporram de la rhéoric des aureurs cspngnols au sujec
dc la guerre des lndes. Tous parlèrent principalement de la juscice de la guerre
mcnéc par Ics Européens comre les lndiens; mais aussi bien 'Las Casns que Virocia
et Scpulvcda, considérèrenr également la juscice donr les lndiéns pouvaìenr se pré·
valoir pour se défcndre".
Le mérice dcs Lryu dr lttditl.l n!slde dans cette découverrc que maJheureusc·
menr, presquc rous les conquisradores laissèrcnt de còté:
"Las Casns répéra jusqu'à.la snciéré que les lndjens devaiem et pouvaienr 'rayer
de la t'ace du monde' les envahisseurs espagnols, conformémenr au droit dc légiri·
me défense, autorisé par la loi nnrurclle. Vicoria disaic que, "si poussés par cerre
craince, il s'apprècaicnc à expulser ou à tuer les Espagnols, il serale licice à ccs der·
niers de se dtfendrc". Sepulveda reconnaissait "commcnr Ics barbares eu rene un
morif prouvable de rejecer la force pa r In force".
La morale des conquisradores cessnic d'erre un pcoblème uniJacéral, le couragc
du héros face àla mon, pour se rrans(ormer en une opéracion dialeccique où J'outrage,
de façon dramatique, passair d'un coré à l'autre, obligeanr chaque combatrant à
légirimer, jour après jour, scs proprcs décisions. C'est là ce que, de façon précoce,
perçur Balboa cn incroduìsam son inrencion de bien r.rairer les Jndìens. Mais hélas,
ce n'est pas ce qui gagna Ics esprics er !es creurs de la mnjoricé dcs con~1uiscadores
qui oprècem, camme Corrés, dc joindrc à I'enthousiasme dc la guerre la passion
rclìgieusc, et non d'allier la spirirualiré à l' effìcacicé possible des armes.
Guerre des hommes ou guerre des d ieux
La moraJe des conquistadores magnifìa l.euc manière de légitimer la guerre
en la concevam, en méme remps, comme une guerre de~ hommcs - au profic du