Page 59 - 1992 - XVIII Congresso Internazionale di Storia Militare
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V.  MORALE  Ol!S CONQUISTADORES                          25

           La morale courrisane, dans la vie parciculière et privée, est celle d'un pécheur
       épisodiquement  repenti. Son mariage avec Catalina Suarez de Marcaìda connair
       aumnr d'ombres et de lumières que son union remporaire avec Marina  "Malin·
       che'' ou  que SOli byrnen  finaJ  avecJuana de Zunìga. Une longue lignée d'enfancs
       oarureJs démonrrera que Corrés se soumer à la croyance dans le Di eu des chréciens,
       mais qu'il n'en applique pas Ics comrnandernenrs. Erre un héros dans les cornbars
       er  un génie pour le gouvernement excuse celui qui ne fair  rien pour erre un saint,
       ou  rour au  moins  un chrérien  norma! d.ans sa vie  privée.
           "Ce que fai t  réellemenr Corcés -  éccir )osé Manuel Pérez-Prendes dans Ùls
       criteriosjurfdicos de  Hernan  C(}f'tés -  esr ce qu'il faisair jusqu'alors et ce qu'il conti-
       nuera de fa ire, briser inrelligemrnent le cadre dans lequd il doir lurrer afìn d'obre·
       nir un Droir qui prorège ses inrérers". Corrés, selon Ricardo Konerzke,  prend des
       décisions pures, «pour rnainrenir le bien comrnuo, au service de Dieu er du Roi".
       Et le  chemin  le plus légal  passair par un  recours direct à  la  Couronne.
           'Jusqu'à ce jour, oo  n'a  pas vu et o.n  ne verra rane que je vivrai, qu'en  ma
       présence ou à. ma connaissance soit arrivé une lerue ou un auree ordre de Vorre
       Majesré qui n'ait éré,  ne soie et ne sera obéi er exécuré sans manquemeor aucun··
       -écrit·il daos  la  dernière de  ses Carttz:s de  R(laridn.
           Corrés, comme Palac.ios Rubios -  il est curieux que Gomara s'érende sur un
       épisode dont l'acteur principal esr uo soldar de Corrés égalemenr appdé Palacios
       Ru'l,lios -  fonde les deux argumenrs pour mieux légiùmer la conquere de Mexico
       -  la concession pontilìcale er le pouvoir universel de I'Empereur.  Ainsi, là où il
       n'y avair ni Gudfes ni Gibdi.ns se produisir une conjoncrure où avaienr leur piace
       les deux argumenrs opposés. Une inrelligence fine, comme celle de Corrés, prése.n·
       reca finalemenr ses décisions com me propres à une guerre défensive contee un pou·
       voir pa!en qui occupait injustemenc un  rerritoire et exerçait despotiquernenr son
       auroriré.


       L'habirude  de  s'adresser  direcremem à  I'Empereur
           Rien  donc de surpre·nam à  ce que le  Conseil de NouveUe  Espagne, lors de
       sa réunion du 4 février 15 54, s' accorde à envoyer au doneur co'rdoua.n Ginés de
       Sepwveda ''quelques objers de. certe terre de joyaux et de cichesses, d'une valeur
       de deux cenrs pesos d'or cles mines", lui exprimanr ainsi sa reconnaissance- c'est
       Prometeo Cerezo dc Diego qui le dir dans Polimira Iobrt la licilud de la co11q11ÉJta dt
       Méjico -  pour sa  prise de positioo. face au père Las Casas er "pouc l'eocourager
       daos ravenir". Rien de surprenanr non plus .à ce que ce ffit  un  franciscain, frère
       Toribio de Benaveore o Morolinia (i-1565) qui appuie les préteruions des capirai·
       nes des armées, alors convertis en réside nrs et ''encomenderos". Pour Gi.nés de Se·
       pulveda,  influencé  par  Corrés,  la  conqucre  s'érair  effecruée  conrre  d'injusres
       oppresseurs qui perpérraienr de nornbreu.x et cruels c.rimes contee des innocems.
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