Page 54 - 1992 - XVIII Congresso Internazionale di Storia Militare
P. 54

20                                           MIGUEI. AI.O~'IO BAQUEil

          de religion  en  Europe, qui enrourc: leurs  réflexions. Tous crois présenrenr cepen-
          dant un caractère réuospcctif ;ur le thème dc l' éthique de la conquére et dc la  m o·
          cale des conquistadores. Touc aurair écé différenr, en viennenr à dire 1es uois pe:rueurs,
          sì les conquistadores d'abord et les princes eoswre, s'en étaicnr renu avec  plus de
          rigueur  cc de dociliré aux enseignemems chrétiens. C'est là  aussi  bicn le sens de
          leurs a:uvres de critique vis-à-vis du fait indien, que la sìgnification que devrait
          avoir, à  leur avis, ks mesures facl.' au furur immédiat pour les officiers royaux qui
          onr succédé aux conquistadores daos l'exercice du pouvoir politique, exacre.mem
          à  ,parrir  de l'heure dc la  recraite à Yusce de I'Empereur.
             Les conquistadores avaic:nt  coujours  distingué cntre le  bien  et le  mal  d'une
          façon  paniculière.  La  dìstinction  apparait sunout lorsqu'ils écrivenc au Roi des
          lerrres de doléance au sujer du mauvais comporremenr d'un auue conquistador.
          B11lboa, dans une let'tre du 26 ocrobre  l515 à Fcrdinand  le  Cacholique, parle du
          mauvais traitement qu'un servircur du Gouvcrneur Pedrcrlas, le capirai ne dit Ga-
          spar de Morales, faisait subir aux lndiens. "Les ayam fait amener couvercs de chai-
          nes ... il  ordonnn de leur couper la tere à rous et de leur donner des coup$ d'estoc,
          la  majorité étant des  fernmes  et des enfants". Et il ajoure " ...  bien qu'ils fussent
          érrangcrs aux royaumes de OuriUc:, on ne pouvait agir de pirc manière, meme cn
          voulanc  le  faire  cx.près".
             la plnincc était dirigée conue Pedrerias "qui est un homme qui ne s'affiige
          aucunement mème de la disparicion de la  moirié des gens, qui  n'a  jamais chicié
          les rorts ni Ics mores quc l'on n infligés nussi bien aux  cadques qu'nux lndiens".
             Pedrerias lui  rendait ses anaques avec la  monnaie de sa pièce.  Dans ses  let·
          tres, il cra.irc: Balboa de "menteur. cupide, envieu>t, crucl, ingtat er désobéissanr".
          En définirive,  lt:  bien consisreu pour Pedrerias 3 avoir Ics  vertus qui fom défaut
          ìì  Balboa. Et le:  bien, pour Balboa, d'éviter Ics méthodes d'action dc Pcdrerlns " ...
          vu qu'on ne pouvaic agir  de pire maniè:re,  meme cn voulam le  fairc cxprès".
             les conquistadores éraient accourumé à  faire  la  discinccion  encre  le bic:n  et
          le mal à partir de la  perspeccive du commandemem er de l'obéissancc propre aux
          faits d'armcs risqués.  Hcroan Conés, dans ln  Ttrura Carta de Rtlaritfn écrire le  15
          mai  1522, se jugc Luj-mèmc bon, parce que, à son avis, iJ choisit le posre qui cnm·
          porcc le  plus haut  risque er la  plus gronde faògue.
             "Er bien que je désirasse beaucoup partir par voic: de terre a fin de comman-
          der Ics armécs, comme !es capiraines éraient des personncs à  qui on pouvair uès
          bien confìer ce qu'ils avaienr-enrre les mains er comme le thème des hrignmin.s im-
          portait dc grande imponance er requ€rai1 grande imelligence et grand soin, je dé·
          te.rrnìnai d'y montcr car la plus grande avemure et le plus grand risque s'aononçaiem
          sur l'eau; et ce, bien que Ics  personncs de premier rang de ma compagnie m'eus-
          sem formcllemenr rcquis de parcir svec Ics garnìsons parce quc. croyaient-ils, c'é·
          taient ces dcrnières qui couraienr le  plus grand  péril''.
             Le chroniqucur L6pez de Gomnra accepte le jugcmem réthoriquc de Cortés
          sur ce qui est bo n et concèdc q-ue le conquistador de Mexico a vai t  raison de considérer
   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59