Page 54 - 1992 - XVIII Congresso Internazionale di Storia Militare
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de religion en Europe, qui enrourc: leurs réflexions. Tous crois présenrenr cepen-
dant un caractère réuospcctif ;ur le thème dc l' éthique de la conquére et dc la m o·
cale des conquistadores. Touc aurair écé différenr, en viennenr à dire 1es uois pe:rueurs,
sì les conquistadores d'abord et les princes eoswre, s'en étaicnr renu avec plus de
rigueur cc de dociliré aux enseignemems chrétiens. C'est là aussi bicn le sens de
leurs a:uvres de critique vis-à-vis du fait indien, que la sìgnification que devrait
avoir, à leur avis, ks mesures facl.' au furur immédiat pour les officiers royaux qui
onr succédé aux conquistadores daos l'exercice du pouvoir politique, exacre.mem
à ,parrir de l'heure dc la recraite à Yusce de I'Empereur.
Les conquistadores avaic:nt coujours distingué cntre le bien et le mal d'une
façon paniculière. La dìstinction apparait sunout lorsqu'ils écrivenc au Roi des
lerrres de doléance au sujer du mauvais comporremenr d'un auue conquistador.
B11lboa, dans une let'tre du 26 ocrobre l515 à Fcrdinand le Cacholique, parle du
mauvais traitement qu'un servircur du Gouvcrneur Pedrcrlas, le capirai ne dit Ga-
spar de Morales, faisait subir aux lndiens. "Les ayam fait amener couvercs de chai-
nes ... il ordonnn de leur couper la tere à rous et de leur donner des coup$ d'estoc,
la majorité étant des fernmes et des enfants". Et il ajoure " ... bien qu'ils fussent
érrangcrs aux royaumes de OuriUc:, on ne pouvait agir de pirc manière, meme cn
voulanc le faire cx.près".
la plnincc était dirigée conue Pedrerias "qui est un homme qui ne s'affiige
aucunement mème de la disparicion de la moirié des gens, qui n'a jamais chicié
les rorts ni Ics mores quc l'on n infligés nussi bien aux cadques qu'nux lndiens".
Pedrerias lui rendait ses anaques avec la monnaie de sa pièce. Dans ses let·
tres, il cra.irc: Balboa de "menteur. cupide, envieu>t, crucl, ingtat er désobéissanr".
En définirive, lt: bien consisreu pour Pedrerias 3 avoir Ics vertus qui fom défaut
ìì Balboa. Et le: bien, pour Balboa, d'éviter Ics méthodes d'action dc Pcdrerlns " ...
vu qu'on ne pouvaic agir de pire maniè:re, meme cn voulam le fairc cxprès".
les conquistadores éraient accourumé à faire la discinccion encre le bic:n et
le mal à partir de la perspeccive du commandemem er de l'obéissancc propre aux
faits d'armcs risqués. Hcroan Conés, dans ln Ttrura Carta de Rtlaritfn écrire le 15
mai 1522, se jugc Luj-mèmc bon, parce que, à son avis, iJ choisit le posre qui cnm·
porcc le plus haut risque er la plus gronde faògue.
"Er bien que je désirasse beaucoup partir par voic: de terre a fin de comman-
der Ics armécs, comme !es capiraines éraient des personncs à qui on pouvair uès
bien confìer ce qu'ils avaienr-enrre les mains er comme le thème des hrignmin.s im-
portait dc grande imponance er requ€rai1 grande imelligence et grand soin, je dé·
te.rrnìnai d'y montcr car la plus grande avemure et le plus grand risque s'aononçaiem
sur l'eau; et ce, bien que Ics personncs de premier rang de ma compagnie m'eus-
sem formcllemenr rcquis de parcir svec Ics garnìsons parce quc. croyaient-ils, c'é·
taient ces dcrnières qui couraienr le plus grand péril''.
Le chroniqucur L6pez de Gomnra accepte le jugcmem réthoriquc de Cortés
sur ce qui est bo n et concèdc q-ue le conquistador de Mexico a vai t raison de considérer