Page 53 - 1992 - XVIII Congresso Internazionale di Storia Militare
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L'ETHIQUE DE  LA  CONQUETE ET LA MORALE
                          DES  CONQUISTADORES


                                               MIGUEL ALONSO  BAQUER


            La différence nocable qui sépare le concenu de l'échique de la conquece- fì.
        nement élaborée par les  plumc:s  du Docreur Pnlacios  Rubios,  dc  Matlas de Paz,
        de Ba.rcolomé de  Las  Casas, de Ginés de SepuJveda  et du Père Viroria -  de la
        morale vécue par les conquistadores du rype de Hernan Corcés, Gonz.alo Pizarro,
        Francisco de Orellana, Sebastian de Belalcazar et  Pedro dc Valdivia, perrurbe ha·
        birucUement le jugemcnt de valeur définicif sur !es vercus et les vices de l'ensemble
        des conquistadores Ìì. l'époque de I'Empereur Chules Quint. En réaliré cependaot,
        Ics  choses érajent déjà décancées sous le  règne de Philippe n et ce sera l'irrupcion
        du genre lircéraire du roman picaresquc quì cémoignera  le mieux dc ce conrrasce
        À l'heure du  prtmier  rerour des conquisradores.
            Cela dit, les spicialisces du double phénomène - d'une pan, une éthiquc théo·
        riqucment  pure, d'aucre pare une morale douceuse dans sa  pracique -  feraienr
        bien de mainu:nir ouverc ce contrasre s'iJs se proposent véritablemenc de nous ren-
        dre compre de la réaliré des fairs. E n premi et li eu, de l'aurre cocé de l' Atlancique,
        se produisit une légicimacion de la guerre de conquece,  progressivemem arrentive
        à.  l'argumenc de livree une guerre des dicux plucòr qu'une guerre dcs hommcs. Le
        conquistador  espagnol aux  Jndes cenverse des dieux  par  les armes et mec  à leur
        piace le  Dieu des chrériens, dont il incombe au missionnaire d'assurer la  catich~u.
        lmmédiaremenr après, de ce co~ci de I'.Adancique, I'Empercur Charles Quint, con-
        crètement, commence à  reccvoir d'habiles lemes de défense des fairs, écriccs  ou
        dicrées par chaque conquistador c:n  particulier cc  où apparait au premier pian la
        juscification de coures les violences par le soud d'accomplir fidèlcmenc !es desseins
        de la Couronne_ La morale des conquisradores checche à érre compri>e en Espagne
        camme une forme  pardculière d'obédience au prince chrétien.
            Au  fil  dcs événements er dans I'Espagne de Philippe li déjà, s'accumulerom
        ce que  nous aUons appeler  "méditarions,  considérations et conrroverses", sur la
        guerre er la  paix et qui auronc camme porte·voix de choix Ics  illustres fìgures de
        l'augusti n Fr11y Lui$ dc Lcon et des jésui{C$ Pedro de R.ivadencira et Luì$ de Moli·
        na. Lcurs réflexions ne s'appliquenr plus au phénomène de la conquère, définirive-
        menr accompli et dépassé,  mais à une autre réalité inremporeUe et  permanenre,
        la coexisrence pacifìque entre les hommes_ Fray Luis, .Rivadeneira er Molina pren-
        nenr note des ense.ignemenrs du passé imméiliat et monrrem le bon chemin en la
        mt~tière. Mais ce n'est pas l'expérience de la guerre des lnd.es mais celle des guerres
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