Page 81 - 1992 - XVIII Congresso Internazionale di Storia Militare
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        l 'ART  MILITAIR.E llOUMAIN ET 1.11  R.ENAISSANCE        47
            La croissance démographique, résulrée du saur économique et l'augmenration
        qualirative du niveau de vie à  cetre période, nous permec d'évaluer la  population
                                                   4
        de cour  l'espace roumain à  environ  3,5  millions habicantsC>. Si  l'on nvaic gardé
        l'ancien principe docttinaire de la  participation de rous !es hommes valides à la
        "grande armée", .!es effeetifs armés auraiem du comprer enrre 45 000 (la Transyl·
        vanie imercarpachique) et 100000 combartanrs (la MDldavie).  En réauté, dans la
        période que nous analysons, ces effeccifs  miliraires de struccure populaire furenc
        mobilisés deux fois: en  15 38, lorsque Pecru Rares, le  prince régnanc de la  Molda·-
        vie, concentra "la grande armée" er envisagea de l'opposer à  l'iovasion de Suley-
        man Kanunl en renonçanc e n fin de compre à la conduire dans la lurce. La deuxième
        fois,  "fa grande arrnée''  fur  mobilisée en  1561,  lorsque  Alexandru  Lapusneanu,
        prince de la Moldavie e nere 1552·1561 et 1564-1568, ucilisa de nombreuses forces
        militnires populaires dans la barai!Ie de Vl!fbia conrre !es 3000 mercenaires de lacob
        Heradid Despot,  prétendam au  crone.  ·
            L'essor éconorruque géoéral qui 'marqua  ta· révolucion de la  technique mili-
        taire européenne, caracrérisée parla généralisation er la diversification de l'aTme-
        mem de'feu  porrable et co!Jectif,  posait toujours plus,  pour les  princes des  Pays
        Roumains, le problème de la réexaminarion de l'organisme militai re et de la srraté-
        gie de la guerre de défense. L'apparition de J'artilleric légère, de campagne, le pe~­
        fectionnemenr de celle de siège, la doracion de l'infanrerie et de la cavalerie en armes
        à feu  individuelles, conduisi.rent vers la  diminurion considérable de l'efficaciré de
        la  "grande armée", du  paysan munì en outils·armes et faiblemenr prorégé, ainsi
        que des anciennes cirés  médiévaJes.
            Les princes furent obligés de s'appuyer sur le professioooalisme. eo eogageant
        camme insuucteurs daos le  maniemem des armes à feu des merceoaires écrangers
        er en créanr des carégories autochrooes de milìtai.res de profession, noramment des
        arquebusiers et des arti.lleurs,  payés en jold ou kafa d'où les noms de joldrmari ou
        lefegii. Organisés en corps de mécier (croix) miliraires, avec des armes ec des unifor-
        mes spécifiques, concentrés en cenrres de garnison, les combarrams de profession,
        issus du  rrulieu  paysan, ciradin ou fils de boyards avaient, ourre le salai.re (leafa),
        une aurre motivarion puissame -  l'amour pour la patrie -  sencimenr né et appuyé
        sur le fai t que Ics effectifs miliraires réunissaienr !es hommes du pays er !es mairres
        des terres roumain-es. Les moyens fìnaociers ne permettaient pas la doration er l'ins-
        trucrion de roure la population, de la "grande armée" mais ils  pouvaienc garancir
        le  redoublemenr des  effectifs permanenrs (la  cour) de  10000 - 12000 à 20000 -
        25 000 combattants pour chaque principauté_ Il  y a  pas  mal d.'exemples penda ne
        le XVT•  siècle qui menem: en  évidence le fair que daos les pays roumaios coexis-
        taient J'ancien sysrème milita ire et le nouveau, professionnel. On mainreoair, aussi,
        la  forme  de rémunérarion du service militaire en accordanr l'usuf.ruit d'une pro-
        priéré foncière (" mosie") et In  rérribucion en argenr.  E n  se surprenant du phéno-
        mène, l'lralieo Giorgio Tornassi, signalair aussi, à coté de la carégorie privilégiéc
        des hommes de cour "soldats à cbeval. tanr d'une province (la Moldavie), que de
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