Page 101 - 150° Anniversario II Guerra d'Indipendenza - Atti 5-6 novembre 2009
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l’effort de Guerre français durant le conflit de 1859               101



                   tués auxquels il faut ajouter les 2 962 décédés de leurs blessures dans les
                   ambulances, 16 191 soldats blessés et 1 128 disparus et prisonniers. Il faut
                   bien entendu ajouter à ces pertes celles de l’Armée sarde pour obtenir le coût
                   humain de cette guerre : 49 officiers tués et 961 blessés, 233 officiers et 4
                   689 soldats blessés auxquels il faut ajouter 1 268 prisonniers ou disparus.
                   Les pertes autrichiennes, par comparaison, auraient été  de 48 871 hommes
                   hors de combat. Ceci signifierait que, si l’on estime que le total des effectifs
                   engagés pendant la guerre à 300 000 hommes, le quart de ceux-ci aurait été
                   mis hors de combat. Bien entendu, ces pertes ont été essentiellement le fait
                   de quatre engagements : Montebello (25 mai) avec 105 morts, 549 blessés et
                   69 disparus français. A Turbigo (3 juin), l’Armée d’Italie perdit 10 morts et
                   47 blessés. La bataille de Magenta (4 juin) lui coûta 657 morts, 3 223 blessés
                   et 635 disparus. Enfin, elle perdit à Solferino (24 juin) 10 650 tués et blessés,
                   parmi lesquels 720 officiers, et 1 518 disparus. Le carnage causé par cette
                   bataille incita les deux empereurs à arrêter les hostilités, mais il va de soi que
                   d’autres facteurs entrèrent en considération. En France, pesaient toujours l’in-
                   certitude sur l’attitude de la Prusse et la crainte de l’isolement diplomatique
                   sur la scène internationale. Le comte de Viel Castel écrit dans se Mémoires
                   le 21 juin : « La Prusse concentre ses troupes et les rapproche du Rhin. Elle
                   espère jouer un rôle d’intimidation et se donne beaucoup de mal pour se faire
                   plus grosse que le bœuf », mais, comme la plupart de ses compatriotes, il est
                   inquiet. Quant à l’empereur autrichien, il était soumis à la menace d’un mou-
                   vement insurrectionnel en Hongrie. L’armistice fut signé le 8 juillet et la paix
                   de Villafranca le 23. L’Armée d’Italie dissoute rentra en France, laissant sur
                   place cinq divisions d’infanterie et deux brigades de cavalerie sous les ordres
                   du maréchal Vaillant. Ils y demeurèrent jusqu’au 10 novembre 1859(Traité de
                   Zurich). Le défilé de la victoire eut lieu à Paris le 14 août dans l’enthousiasme
                   populaire. Les bataillons se présentent clairsemés en souvenir des morts.
                   La campagne d’Italie, malgré les insuffisances que nous avons décrites, ap-
                   parait comme une grande victoire. L’effort considérable fourni tant en maté-
                   riel qu’en hommes rendent à  l’armée française sa réputation d’invincibilité
                   qu’elle ne conservera d’ailleurs pas longtemps : défaite de Puebla au Mexique
                   en 1862 et, surtout,  guerre désastreuse de 1870-1871. L’analyse de ses fai-
                   blesses ne donna pas lieu à des mesures malgré le vote de la loi Niel en 1868
                   qui devait la réorganiser mais ne fut pas appliquée.
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