Page 98 - 150° Anniversario II Guerra d'Indipendenza - Atti 5-6 novembre 2009
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98 150° anniversario della ii Guerra d’indipendenza. atti del conveGno
L’Aigrette sombra à la suite de l’explosion d’une chaudière. Il y eut neuf
morts et quatre blessés. L’évacuation des hommes nécessita 524 voyages al-
ler et retour, effectués par 48 bâtiments, entre Gênes et les ports français. Le
coût s’éleva, pour la seule Marine, à 6,5 millions de francs et fut réglé grâce à
l’emprunt dont nous avons parlé.
Il est certain que l’effort logistique de l’Armée française contribua à la répu-
tation d’invincibilité qu’elle acquit durant cette guerre. L’organisation s’avéra
en définitive plutôt satisfaisante malgré l’improvisation causée par le secret
que l’empereur voulut conserver avant la déclaration de guerre. Elle fut plus
satisfaisante que la stratégie des généraux français.
L’effort humain que fournit l’Armée française peut être analysé du point de
vue de la stratégie mise en œuvre et des sacrifices qu’endurèrent ses hommes.
La conduite de la guerre est caractérisée par la médiocrité heureusement com-
pensée par celle des officiers autrichiens. Elle n’était pas offensive et toute
idée de manœuvre en est absente.
L’empereur prit le commandement de l’Armée d’Italie dès sa création. C’était,
à 51 ans, un homme brillant et cultivé mais rêveur et hésitant. Son expérience
militaire était faible : il avait été officier d’artillerie dans la milice helvétique
et avait étudié le Précis de l’art de la guerre de Jomini. C’est d’ailleurs au
vieux général qu’il confia la tache d’élaborer son plan d’action dont l’hypo-
thèse était que les cinq corps d’armée autrichiens seraient concentrés entre
Pavie et Magenta. Il prévoyait dans ces conditions d’effectuer la jonction des
armées alliées entre Alexandrie et Casale, puis de passer le Tessin à l’extrê-
me-droite des armées autrichiennes en couvrant la route de Pavie à Verceil
de façon à arrêter les renforts ennemis venus du sud. Les alliés marcheraient
à l’abri de cette couverture de Novare à Turbigo et Magenta. Dès son arrivée
sur le théâtre des opérations, il fut surpris comme le montre un de ses cour-
riers adressé à l’impératrice: « C’est un pays bien difficile dont on n’a aucune
idée en France ; on ne peut se battre que sur les chaussées, le terrain intermé-
diaire étant couvert de rivières, de fossés, de canaux et de marais. »
L’état-major français, composé d’officiers brillants, n’avait pas d’âme et de-
meurait incapable de former un outil de commandement analysant les situa-
tions, proposant des actions et les menant énergiquement à leur terme : on
est frappé par son apathie. A Solferino, Napoléon III dort encore quand les
combats débutent ! Tous les services sont subordonnés à l’intendance, les
procédés de grande tactique, voire de tactique élémentaire sont ignorés et les
succès ne sont pas exploités. La préparation à la guerre est défectueuse, les
moyens de l’intendance dérisoires ; il n’y a pas assez de médecins, de réserves