Page 96 - 150° Anniversario II Guerra d'Indipendenza - Atti 5-6 novembre 2009
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                 sans cartouches et sans canons ». En revanche, la Banque de France se montra
                 rapidement efficace par son aide octroyée aux  compagnies de chemin de fer :
                 50 millions de francs.
                 Ces dernières assurèrent l’essentiel du transport terrestre. La compagnie Paris-
                 Lyon-Méditerranée (P.L.M.) avait été formée en 1857 par la fusion des so-
                 ciétés Paris-Lyon et La Méditerranée et de quatre autres sociétés locales. Elle
                 disposait de 4 000kms de concessions, de 689 locomotives, de 1163 voitures
                 de voyageurs, de 407 fourgons à bagages, de 1 763 autres véhicules ainsi que
                 des six voitures du train impérial. Ses moyens furent réquisitionnés à partir du
                 23 avril. Une commission interministérielle fut formée pour coordonner les
                 transports ; elle était la première à avoir jamais été mise sur pied en France. Le
                 plan Niel prévoyait d’acheminer 48 000 hommes par train à Suse en huit jours
                 après la déclaration de guerre pour renforcer l’armée sarde et 84 000 hommes
                 supplémentaires à Gênes huit jours plus tard par bateaux. P.L .M. achemina
                 les 3è et 4è corps d’armée qui devaient rejoindre Turin par deux itinérai-
                 res  :  Lyon-Mont  Cenis-Suse  et  Briançon-Mont  Genèvre-Suse.  Le  passage
                 des Alpes s’effectuait à pied et les soldats étaient ensuite conduits de Suse à
                 Turin en train. La durée du voyage entre Lyon et Turin était de cinq jours en
                 moyenne. P.L.M. acheminait 8 421 hommes et 512 chevaux par jour entre le
                 30 avril et le 15 mai, ce qui eut pour conséquence que toute l’armée française
                 se trouvait en Italie le 15 mai. L’intensité du trafic perdura jusqu’à mi-juillet.
                 On estime que 604 381 hommes et 129 227 chevaux transitèrent sur les lignes
                 ferroviaires françaises entre le 20 avril et le 15 juillet, parmi lesquels 227 640
                 hommes et 36 357 chevaux furent expédiés par les lignes du sud-est de Lyon
                 et Macon à Culoz, Marseille, Toulon, Grenoble et Aix-les-Bains. Il s’agit du
                 premier exemple de concentration rapide par voies ferrées dans l’histoire.
                 La Marine Impériale joua également un rôle essentiel durant la guerre. En rai-
                 son du secret dont Napoléon III s’entoura avant la déclaration de guerre, il fut
                 impossible de réquisitionner les navires marchands et c’est à elle, ainsi qu’à la
                 marine sarde, qu’il incomba d’assurer le transport des troupes venues d’Algé-
                 rie ou regroupées dans le sud de la France. Toutes les ressources de la Marine
                 impériale furent utilisées à cet effet et détournées de leur vocation normale
                 puisqu’elle  ne livra aucun combat durant le conflit. Son rôle demeura logisti-
                 que : transport de l’artillerie, du matériel lourd et de la cavalerie, soit 86 233
                 tonnes d’avril à juillet. La marine sarde transportait en priorité l’infanterie et
                 les approvisionnements. Au total, 267 bâtiments furent mobilisés.
                 Le commandement de Lyon de  l’Armée française fut réorganisé en février
                 1859 en fonction d’un éventuel conflit. Le maréchal  Canrobert en eut la res-
                 ponsabilité. Quatre divisions d’infanterie et une division de cavalerie station-
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