Page 124 - Il Risorgimento e l'Europa - Attori e protagonisti dell’Unità d’Italia nel 150° anniversario - Atti 9-10 novembre 2010
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124           Il RIsoRgImento e l’euRopa. attoRI e pRotagonIstI dell’unItà d’ItalIa.


                                                  mener à bien son projet.
                                                       Dès ses premiers voyages en
                                                       Italie  avec  sa  mère,  la  reine
                                                        Hortense, et son  précepteur,
                                                          Le  Bas, un ancien  révolu-
                                                           tionnaire  qui lui commu-
                                                            niqua son goût pour la
                                                            Rome antique, le jeune
                                                             Bonaparte  qui, devenu
                                                             empereur, écrivit une
                                                             Histoire de Jules César
                                                             publiée en 1865, éprou-
                                                             va un sentiment de pitié
                                                            vis-à-vis des Italiens,
                                                            peuple déchu de son
                                                           ancienne grandeur et
                                                          opprimé par les Autrichiens.
                                                        Il semble qu’il entra en rap-
                                                       port avec les  Carbonari   dès
                                                    1821, date  du premier  soulève-
                                                  ment, si on en croit une lettre qu’il
                                               adressa au général Sercognani en 1831
            Principessa Clotilde di Savoia,    et dans laquelle il déclare qu’il « rêve à
            moglie di “plon-Plon”              la  cause  sacrée  de  l’indépendance  ita-
                                               lienne  depuis 10 ans  ». Les  historiens
            français sont divisés sur la question  de son éventuelle appartenance  à la
            secte, mais ce qui importe  est le fait qu’il ait compté parmi les adversaires
            les plus résolus de la domination autrichienne ; cet engagement  laissera des
            traces sur ses décisions futures. Quoiqu’il en soit, le jeune homme  rejoignit
            avec son frère aîné, Napoléon-Louis, le mouvement insurrectionnel du colo-
            nel Armandi, l’ancien précepteur de ce dernier. On sait ce qu’il advint de cette
            tentative infructueuse : les deux frères participèrent physiquement à la pre-
            mière phase victorieuse de l’insurrection mais, après leur licenciement sur
            ordre d’Armandi, durent se retirer à Forli avant de rentrer en Suisse  ;
            Napoléon-Louis mourut peu après. Cette épopée  laissa dans l’esprit du jeune
            prince le goût de la conspiration.
               Napoléon III, élevé et ayant vécu sa jeunesse dans un milieu féminin, a
            une réputation d’homme idéaliste, par opposition au cynisme de Bismarck, et
            de naïf. Cette naïveté est probablement la conséquence  de cette vie d’exilé
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