Page 128 - Il Risorgimento e l'Europa - Attori e protagonisti dell’Unità d’Italia nel 150° anniversario - Atti 9-10 novembre 2010
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                                                     la  résistance qu’il rencontrera
                                                     lors du coup d’Etat de décembre
                                                     1851. D’autre part, l’impératrice,
                                                     qui prit  de plus en plus de place
                                                     dans  la  vie  politique  après le
                                                     mariage  le 29 janvier 1853, était
                                                     une fervente catholique ; le pape
                                                     fut le parrain de leur fils et fut
                                                      représenté  par  un  légat  lors  de
                                                      son baptême le 14 juin 1856.
                                                         Louis-Napoléon  avait,  dans
                                                      son opuscule,  L’Extinction  du
                                                      paupérisme, rédigé pendant son
                                                      emprisonnement à Ham et
                                                      publié  en  1844, développé la
                                                       thèse  selon  laquelle seul  le
                                                       développement économique
                                                       pouvait contribuer à l’élimina-
                                                       tion    de     la    misère.
                                                       Malheureusement, cela était
                                                       loin  d’être  le cas en  1859.
                                                       L’incontestable  essor écono-
                                                        mique n’avait pas bénéficié à
                                                        la majorité de la population et
                                                        c’était souvent l’Eglise qui
                                                        assurait la cohésion sociale de
                        l’Empire. En effet, la société française du Second empire restait
            essentiellement paysanne et les ouvriers, qui vivaient dans les villes, étaient
            encore majoritairement christianisés car fils de paysans et encore en contact
            fréquent avec les campagnes. Dans ces conditions, l’Eglise contribuait large-
            ment à atténuer la misère par la prédication, mais aussi contribuait à  l’ascen-
            sion sociale d’une partie de la population et à la formation d’élites par l’in-
            termédiaire de ses écoles. Malgré la scission entre modérés et ultramontains,
            elle constituait un ferment essentiel de la politique intérieure.
               C’est dans ces conditions que Napoléon III construisit concrètement  et
            secrètement sa politique italienne qui devait renforcer le prestige de la dynas-
            tie, l’héritier du trône étant né en 1856, et assurer à la France la reconnais-
            sance d’un peuple qu’elle aurait libérée. La visite de Victor-Emmanuel  à
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