Page 133 - Il Risorgimento e l'Europa - Attori e protagonisti dell’Unità d’Italia nel 150° anniversario - Atti 9-10 novembre 2010
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NapoleoN III et l’ItalIe-De l’IDealIsme au RealIsme polItIque 133
considéré comme une reculade par rapport aux promesses faites à Plombières :
certes, l’Autriche céda la Lombardie à la France qui la rétrocéda au royaume
de Piémont-Sardaigne mais la Vénétie demeurait autrichienne. Les souve-
rains d’Italie centrale conservaient leurs Etats et le pape sa puissance tempo-
relle. La France renonçait à la Savoie et au comté de Nice. La promesse de
réaliser une « Italie libre jusqu’à l’Adriatique » était enterrée au grand dam
des patriotes italiens et de Cavour qui démissionna. De nouveau, on retrouve
les mêmes facteurs qui peuvent expliquer l’abandon provisoire des promesses
faites à Plombières : peur de la menace prussienne et refus de remettre entiè-
rement en question le Concert européen de 1815 pour la politique extérieure,
peur de l’Eglise et de l’opinion catholique française en politique intérieure.
L’empereur se plie donc aux contraintes qu’il doit subir par réalisme politi-
que, mais n’est probablement pas satisfait. C’est en ce sens que son entête-
ment va jouer et le pousser à modifier son attitude si les événements lui per-
mettent d’aller en ce sens.
Or, c’est précisément ce qui va se passer à la fin de l’année 1859. Les
Toscans, Parmesans et les Romagnols ont voté la déchéance de leurs dynas-
ties respectives. Les assemblées constituantes élues demandent leur rattache-
ment au royaume du Piémont-Sardaigne et, en attendant, se fédèrent sous la