Page 135 - Il Risorgimento e l'Europa - Attori e protagonisti dell’Unità d’Italia nel 150° anniversario - Atti 9-10 novembre 2010
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NapoleoN III et l’ItalIe-De l’IDealIsme au RealIsme polItIque 135
Zuavi pontifici
comme il en a l’habitude malheureusement, il refuse de se poser en initiateur
du mouvement et se contente d’adopter une attitude de suiveur. Il s’adapte
aux événements. Toujours est-il que le changement radical de la politique de
la France fut annoncé, ici encore de manière indirecte, par la publication, le
22 décembre, d’une brochure Le Pape et le Congrès, signée par le directeur
de l’Imprimerie impériale, La Guéronnière, mais dont tout-à-chacun savait
qu’elle avait été dictée par l’empereur et dont il déclarera immédiatement
qu’il en approuvait les idées. L’idée générale de la brochure est de suggérer
au pape de renoncer volontairement à la plus grande partie de ses Etats et on
y trouve la célèbre, et remarquable par son hypocrisie, phrase : « Plus le ter-
ritoire sera petit, plus le souverain sera grand ». La brochure que Cavour
qualifiera d’ « immortelle brochure » signifiait que la France ne s’opposerait
pas à l’annexion de la Toscane, ni à celle des duchés et des « légations pon-
tificales ». La lettre du 31 décembre adressée par Napoléon III au pape
confirma cette nouvelle orientation politique : elle suggérait à ce dernier « de
faire le sacrifice des provinces révoltées et de les confier à Victor-Emmanuel ».