Page 132 - Il Risorgimento e l'Europa - Attori e protagonisti dell’Unità d’Italia nel 150° anniversario - Atti 9-10 novembre 2010
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            III y mit fin après la bataille de Solferino (24 juin). La campagne  mit en
            évidence le manque de préparation de l’armée française qui fut heureusement
            compensé par le courage de ses hommes et de ses officiers et par l’égale
            impréparation de son adversaire . L’armistice de Villafranca fut signé le 8
            juillet et les pourparlers de paix engagés immédiatement.
               On a beaucoup parlé sur les raisons qui  conduisirent l’empereur à inter-
            rompre une campagne victorieuse ; certains mettent l’accent sur le dégoût
            qu’il éprouva sur le champ de bataille à la vision du charnier : 40 000 morts
            dont 17 500 Français au total, sans compter les blessés agonisants. Napoléon
            III n’avait pas le tempérament d’un militaire et ne possédait pas les qualités
            militaires de son oncle. En plus, il avait horreur du sang et n’était pas, comme
                       er
            Napoléon 1 , indifférent à la souffrance des hommes. Il reste que cette justi-
            fication de l’arrêt des hostilités demeure insuffisante. En réalité, l’empereur
            devait faire face à des problèmes plus concrets : la menace prussienne pesait
            sur la frontière du pays et la probabilité de devoir affronter militairement la
            Prusse était  loin  d’être  négligeable.  En  outre,  la  poursuite  de  l’offensive
            contre l’armée autrichienne n’aurait été réalisable qu’à la condition de renfor-
            cer les effectifs présents en juillet ; cela était compliqué et coûteux malgré le
            débarquement  du prince Jérome et de 25 000 hommes en Italie centrale. En
            réalité, Napoléon III n’ose pas affronter plus avant  son opinion publique,
                                                         c’est-à-dire les personnalités
            Zuavi e volontari pontifici
                                                          que nous avons mention-
                                                          nées  précédemment  et  qui
                                                          sont  peu  favorables    à  la
                                                          poursuite de la guerre. Dans
                                                          son discours devant les
                                                          grands corps de l’Etat  du
                                                          19 juillet, l’empereur
                                                          reconnut implicitement  cet
                                                          état de fait : « Pour servir
                                                          l’indépendance  italienne,
                                                          j’ai fait la guerre contre le
                                                          gré de l’Europe  ; dès que
                                                          les destinées de mon pays
                                                          ont pu être en péril, j’ai fait
                                                          la paix ».
                                                             Le traité de Zurich du 11
                                                          novembre 1859, qui met un
                                                          terme  au conflit,  peut être
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