Page 127 - Il Risorgimento e l'Europa - Attori e protagonisti dell’Unità d’Italia nel 150° anniversario - Atti 9-10 novembre 2010
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NapoleoN III et l’ItalIe-De l’IDealIsme au RealIsme polItIque 127
son oncle, et profondément
européen, Napoléon III sait
tenir compte des contraintes
internationales. Certes, il veut
recréer des équilibres régio-
naux en Italie et en Allemagne
favorables à la France, mais il
est suffisamment réaliste pour
s’adapter au contexte politi-
que de son temps et à la rela-
tive faiblesse de l’Armée fran-
çaise que Seguin (1990) décrit
comme « une très belle
armée» et non comme « une
très bonne armée ». Il fera, au
demeurant, dépendre les modi-
fications territoriales de plu-
sieurs conditions ; on a insisté
sur celle du droit des peuples à
disposer d’eux-mêmes ; en
réalité, et Soutou (2008) l’a
bien montré, cette condition
est subordonnée à l’accord des
souverains des Etats concer- Il Colonnello Hermann Kanzler, comandante
nés et ce, souvent dans le cadre il Reggimento “Indigeno” pontificio
de congrès européens : le
Congrès de Paris de 1856 statua sur la formation de la Roumanie. La cession
de Nice et de la Savoie avait été décidée par l’empereur et Cavour bien avant
qu’un referendum ne l’entérinât.
Ce contexte politique est également celui de la situation politique inté-
rieure de la France et, en particulier, de l’influence de la majorité catholique
sur la politique extérieure. Napoléon III n’est guère attaché à la religion et il
déteste le pouvoir temporel du pape qu’il a combattu en 1831. En ce sens, il
est proche de l’élite française hostile au pouvoir temporel de l’Eglise, défen-
seur du gallicanisme. Mais, bien que se méfiant de cette Eglise, il en a besoin
pour maintenir la cohésion sociale et doit, par conséquent, la ménager. C’est
d’ailleurs pour cette raison qu’il avait ordonné en 1849 au général Oudinot
de restaurer l’autorité du pape et, ce contre l’avis de son gouvernement
dirigé par Barrot. Cela lui avait valu la reconnaissance de l’électorat catholi-