Page 125 - Il Risorgimento e l'Europa - Attori e protagonisti dell’Unità d’Italia nel 150° anniversario - Atti 9-10 novembre 2010
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NapoleoN III et l’ItalIe-De l’IDealIsme au RealIsme polItIque      125


               qu’ Alexandre Dumas décrit dans une
               lettre   adressée    à    la    reine
               Hortense  comme:  «  une  atmosphère
               enivrante  et trompeuse  qu’emportent
               avec eux les exilés ». De nature lourde
               et lente, peu sensible aux suggestions
               qui peuvent lui être  faites,  hésitant  et
               fataliste, le futur empereur  a beaucoup
               d’idées, ce qui fera dire de lui par
               Palmerston  :  «  La tête  de l’empereur
               Napoléon III ressemble à une garenne :
               les idées s’y reproduisent continuelle-
               ment, comme des lapins ». Malgré ces
               défauts,  il  possède une qualité  essen-
               tielle : il est persévérant et pousse cette
               persévérance jusqu’à l’entêtement : sa
               mère ne l’appelait’ elle pas « mon doux
               entêté  », expression qui  résume  assez
               bien la personnalité de l’homme ?  C’est         Monsignor Xavier De Merode,
               probablement  en partie cet entêtement            ministro delle armi pontificie
               qui le guidera dans sa politique envers
               l’Italie.
                  On a souvent reproché à l’empereur son improvisation dans sa politique
               extérieure. On ne connait d’ailleurs pas très bien son vrai programme en rai-
               son de l’absence  d’archives et du fait que la diplomatie française de cette
               époque suit une double démarche : une politique étrangère « classique » éla-
               borée  par  le  ministère  des  Affaires  étrangères  et  une politique  étrangère
               secrète faite par des émissaires confidentiels. L’entrevue de Plombières avec
               Cavour en est une parfaite illustration.
                  Pour  ce qui est de sa politique italienne en tout cas, elle était  mûrie de
               longue date bien qu’elle profitât d’opportunités ponctuelles pour  sa mise en
               place concrète comme ce fut le cas dans d’autres situations : l’expédition du
               Mexique fut entreprise en 1862 en profitant de l’opportunité fournie  par la
               guerre de Sécession. La politique italienne, elle, fut menée par le seul empe-
               reur et, parfois, même contre l’avis de diplomates favorables, à l’instar de
               Walewski, au pouvoir temporel du pape.
                  Dans sa brochure rédigée en 1839, Louis-Napoléon exclut la guerre uni-
               verselle  tout en acceptant  l’existence  de guerres localisées et déclenchées
               avec un but précis. Il a cependant plusieurs objectifs qu’il précisera par la
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