Page 126 - Il Risorgimento e l'Europa - Attori e protagonisti dell’Unità d’Italia nel 150° anniversario - Atti 9-10 novembre 2010
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126 Il RIsoRgImento e l’euRopa. attoRI e pRotagonIstI dell’unItà d’ItalIa.
suite tant par les brochures, qu’il écrit
ou qu’il fait écrire, que par ses actes.
Il souhaite évidemment recons-
truire, sans toutefois le détruire
car il n’est pas un révolution-
naire, le Concert européen
imposé en 1815 de façon à
rendre à la France la liberté
d’action qu’elle avait per-
due. Il envisage l’avenir de
l’Europe sous une forme
confédérale afin qu’elle
puisse affronter les deux
grandes puissances futures
que seront, conformément à la
théorie de Tocqueville, les
Etats-Unis et la Russie. Il fut
d’ailleurs l’initiateur de la premiè-
re union monétaire européenne,
l’Union latine, qui comprit la Belgique,
la France, la Grèce, l’Italie, le Luxembourg
Il Generale Christophe Louis et la Suisse. Bien entendu, c’est la France qui
Léon Lamoricìere, comandante doit être le principal moteur de cette reconstruc-
delle truppe pontificie tion en favorisant, notamment, les mouvements
des nationalités. Elle obtiendra de la sorte un
rôle prééminent qui confortera le régime à la fois sur le plan intérieur et exté-
rieur. Ce rôle doit, au passage, lui permettre de récupérer des territoires per-
dus dans la passé : ce seront, bien sûr, la Savoie et Nice, mais également le
Luxembourg par exemple.
Les changements territoriaux, qui doivent remodeler le visage de l’Europe,
ne sont d’ailleurs pas, dans la vision de l’empereur, uniquement liés au
concept de territoire ou de langue; homme du monde qui a beaucoup voyagé,
il a vécu quelques mois aux Etats-Unis, et qui parle couramment quatre lan-
gues, Napoléon III estime que c’est la civilisation qui forme les « grandes
nationalités ». Il écrivait encore à son ministre Emile Ollivier en 1869 : « (…)
Les nationalités ne se reconnaissent pas seulement par l’identité des idiomes
et la conformité des races ; elles dépendent de la configuration géographique
et de la conformité d’idées qui naît d’intérêts et de souvenirs communs ».
Idéaliste incarnant la vision « messianique » de la France, jadis portée par