Page 274 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
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           la question puisqu’il avait lui-même été soldat des bataillons de Flandres.

              La prolifération des règlements qui, tout au long de l’histoire, s’efforcent de faire accom-
           plir les dispositions relatives aux répartements et à sanctionner les contrevenants montre bien
                                                                      e
           qu’il s’agissait d’un problème récurrent, tout comme, à partir du XVIII  siècle, les ordonnan-
           ces portant sur la tarification des prix ou leur paiement pour les répartements gratuits.
              Dès les commencements de l’Histoire militaire, les soldats vivent sur le terrain lorsque les
           besoins de la guerre les contraignent à se déplacer hors de leur lieu de résidence habituel. les
           chroniques médiévales regorgent de récits d’expéditions de ravitaillement et de rapines dans
           les campagnes et les villages, destinées à piller les habitants du lieu au bénéfice de l’armée
           ou des individus.
              En Espagne, l’organisation de l’État coïncide avec celle des premières armées régulières,
           à l’époque des Rois catholiques. Des activités qui, auparavant, étaient régies par les us et
           coutumes ou, dans le pire des cas, par la loi du plus fort, commencent à être réglementées.
              Parmi ces habitudes, il y a celles qui découlent du besoin des troupes – autrefois compa-
           gnies féodales de gens d’armes, désormais armées du roi – de subsister hors de leurs quartiers
           habituels.
              Le premier règlement connu à traiter ces sujets en Espagne est l’ordonnance dite des
           gardes, de 1503 , édictée par le roi Ferdinand V à Barcelone, le 28 juillet, et par la reine
                         2
           isabelle i  à Monasterio, le 6 août, puis publiées à Séville le 13 septembre 1503. Elle a pour
                   ère
           objet de compiler les règlements existants, trop épars et même parfois contradictoires entre
           eux, comme le reconnaît son introduction, et de les unifier.
                 « Sachez que, ayant été informés que, par nos ordres, après que certaines lois et ordonnances
                 aient été promulguées en plusieurs occasions en vue de la bonne gouvernance de nos Capitai-
                 nes et des gens de nos Gardes, et que l’ayant été à différents moments, certaines d’entre elles
                 étaient contraires les unes aux autres, d’autres étaient superflues et non nécessaires et, faute
                 d’être regroupées, beaucoup d’entre elles n’étaient ni connues ni conservées, et que pour ces
                 raisons il y a eu beaucoup de défaillances et de désordres dans la gouvernance de nos Gardes,
                 afin de remédier à cela, nous avons mandé à nos comptables principaux de regrouper toutes
                 ces ordonnances de nous, qui sont désormais réunies, et de voir lesquelles étaient nécessaires
                 et utiles, et d’éliminer les superflues et les contradictoires, et d’ajouter celles qui étaient main-
                 tenant nécessaires. Ce qu’ils ont fait, et ce dont ils nous ont rendu compte, et, ont été vues par
                 nous, qui devons mander les accomplir de la façon suivante. »

              Dans cette ordonnance, composée de 62 articles, les règles purement militaires côtoient
           celles qui concernent l’administration économique, parmi lesquelles figurent les dispositions
           relatives aux répartements.
              Même si les ordonnances s’adressent aux gardes de Castille, elles s’appliquent à toute
           armée levée à l’époque, si bien que le système de répartements qu’elles définissent est appli-
           cable à l’ensemble des armées espagnoles.


                                                        e
           2   archives générales de Simancas. Comptabilité des Soldes, 2  époque, nº 1. Transcrit dans Conde de Clonard
               (Serafín Soto). Historia de las Armas de Infantería y Caballería. Imprimerie de D.B. González, Madrid,
               1851 (tome 2, p. 395). Sur sa couverture figure, en lettres plus actuelles, « Duplicados en diversos de Cas-
               tilla, libro 1º, folio 42 ».
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