Page 277 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
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Différents facteurs, comme l’évolution de l’armement, incitent le trésor royal à se charger
de l’approvisionnement des soldats en ce qui concerne certains éléments qu’ils ne peuvent
pas se procurer par eux-mêmes. C’est un premier pas vers l’uniformisation.
Au fil du temps, la publication d’ordonnances successives régit tous les aspects relatifs
aux besoins de vie et aux besoins de déplacement, mais chacun à sa façon. Ainsi, les dispo-
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sitions concernant les déplacements restent pratiquement inchangées jusqu’au XIX siècle,
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jusqu’à la construction des chemins de fer, et même jusqu’au XX siècle, jusqu’à l’invention
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du moteur à explosion .
En effet, le système bourbonien des intendances se charge des différents besoins des
troupes. Il le fait au début dans le prolongement des habitudes établies, c’est-à-dire essentiel-
lement par des répartements et des contrats passés avec des fournisseurs étrangers au trésor
royal, dont le rôle se borne à payer de façon plus ou moins centralisée.
Les ordonnances de 1718 , reprises en 1749 , s’adressent aux intendants : leur rôle
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de chefs des services de soutien des troupes existantes à l’époque commence à s’esquisser.
En grande partie héritiers des systèmes de soutien des armées, qui, sans faire partie de l’or-
ganisation militaire du siècle précédent, répondent aux besoins des armées, parfois de façon
rudimentaire et presque toujours via des contrats passés avec des fournisseurs extérieurs à
l’armée ou par le biais d’opérations de répartement, les intendants accomplissent des fonc-
tions de liquidation et de contrôle du système à l’aide de ce que l’on dénommait « ajustement
des unités » .
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On constate que, avant la publication des ordonnances générales de 1718 , communes
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à toute l’armée bourbonienne, les services sont réglementés par les ordonnances des corps
d’infanterie, de cavalerie et de dragons, dans lesquelles figure, en règle générale, le règle-
ment relatif aux services, à l’exception des questions de l’hébergement (1708) et des vivres
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(1705).
Toutefois, les différentes modalités de soutien des combattants par répartements sont très
tôt réglementées. Dès 1705, c’est le cas du répartement des fournitures, suivi, en 1706 par
celui des bagages et, en 1708, par celui de l’hébergement. Cette hâte s’explique sans doute
par les dérangements que les incessants mouvements de troupes occasionnent aux habitants
des endroits où elles stationnent. Des sanctions, qui peuvent aller jusqu’à la peine de mort,
6 Il faudra attendre l’Ordonnance Royale du 26 mars 1834, pour que les bataillons d’infanteries soient dotés
d’une « charrette » réservée aux marches d’approche en campagne. Voir Reguera Y Urrutia, Eduardo. Colec-
ère
ción Legislativa Militar. Madrid. 1 édition. Imp. de Pascual Gracia y Orga. (6 tomes) 1864 (t. 3, p. 642).
7 L’Ordonnance Royale du 4 juillet 1718 établit des intendants, des comptables et des trésoriers-payeurs dans
les provinces et les armées, et donne les instructions à suivre. Voir Portugués. Ibid. (t. 10, p. 3).
8 Royale Ordonnance et Instructions, du 13 octobre 1749, à l’adresse des intendants de l’armée et pour le
rétablissement des intendants de province. Dans Portugués. Ibid. (t. 10, p. 232).
9 Corpas Rojo, Francisco. Contabilidad Militar. La evolución de los sistemas de información económica en el
Ejército español. Madrid. Imprimerie du ministère de la Défense. 2005. (p. 239).
10 Ordonnances royales du 30 avril 1718, dans Portugués. Ibid. (t. 2, p. 396).
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11 De fait, avant d’être transformés, au XIX siècle, en « service des subsistances », les bureaux du service des
provisions par contrat de fournitures sont établis dans les lieux de stationnement, tout comme les trésoreries.
Ils sont dirigés par un commis de l’adjudicataire auprès de qui l’officier chargé de représenter les intérêts du
corps règle les comptes.