Page 282 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
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282 XXXIV Congresso della CommIssIone InternazIonale dI storIa mIlItare • CIHm
Cette distribution montre bien quels sont les intérêts stratégiques de la Couronne à l’épo-
que. Un quart de l’infanterie et un tiers de la cavalerie sont stationnés dans une Catalogne
récemment pacifiée, et d’importants détachements sont postés en Aragon et à Valence.
Tout au long de la frontière portugaise, les proportions sont à peu près identiques. Il y
a d’importants contingents en Andalousie et des garnisons ordinaires aux frontières avec la
France et avec le royaume de Sardaigne. Nulle mention n’est faite d’un quelconque besoin
de forces dans les colonies américaines ou autres.
Un délai de deux ans a été fixé, mais à son terme, en 1721 , toutes les casernes ne sont
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pas terminées. Voilà pourquoi l’ordonnance royale du 1 octobre de cette année-là ordonne
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le maintien de l’ancien système d’hébergement par répartement dans les petites localités où
les soldats ne peuvent pas être logés en caserne.
De même, en 1716 et en 1786 , des dispositions ordonnent un roulement des régi-
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ments de façon à ce que, tous les trois ans, au mois d’avril ou de mai pour les unités d’infan-
terie, et en septembre ou octobre pour les unités de cavalerie, les soldats entreprennent un
itinéraire qui commence en Andalousie et passe par Gibraltar, Grenade, Valence, l’Aragon,
la Catalogne, la Navarre, Guipúzcoa, la Galice, Castille-la-Vieille, Castille-la-Nouvelle et
l’Estrémadure. L’idée est que, sur trente-six ans, un régiment parcoure toute la péninsule
dans le sens contraire aux aiguilles d’une montre. L’invasion française de 1808 interrompt ce
cycle, dont on imagine aisément l’impact sur les populations, avec son perpétuel mouvement
d’unités et les répartements qui vont avec.
Quant au service des fournitures, on comprend sans peine que les effets dont le soldat a
besoin dans sa vie de tous les jours sont indissociables de son hébergement. C’est le cas de
la literie, du combustible nécessaire pour faire la cuisine, des couverts pour manger et des
chandelles pour s’éclairer la nuit. Ce service constitue donc une contribution par voie de ré-
partement tant que l’hébergement est fourni de cette manière, puisqu’ils sont intimement liés.
L’habitant qui héberge les soldats chez lui fournit les deux services à la fois.
Une fois qu’un certain nombre de casernes où loger les troupes sont construites, l’acti-
vité du service des fournitures tend résolument à fournir à ces casernes, par le système des
contrats de fourniture, le mobilier et les ustensiles, de même que les provisions de combus-
tibles (bois et huile) nécessaires pour donner un minimum de confort à la vie en caserne.
L’ordonnance de 1760 définit d’ailleurs ses règles de fonctionnement, notamment en ce qui
concerne le mobilier, la literie et les provisions de combustibles indiquées.
En attendant la fin de la construction des logements, l’ordonnance du 28-07-1705 sti-
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pule que les troupes ont le droit de recevoir du logeur qui les héberge « le couvert, le lit, avec
draps et couvertures, une place au feu et à la chandelle – à la convenance du maître de mai-
son, au cas où il ne veut pas donner du bois ». Il est interdit « sous peine de mort » d’exiger
quoi que ce soit d’autre.
Quelques mois plus tard, le décret royal du 31-12-1705 est la première des règles bour-
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24 Ordonnance royale du 1 octobre 1721, sur l’hébergement des troupes, dans Portugués. Ibid. (t. 2, p. 551).
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25 Addenda royal aux ordonnances du 14 juin 1716, dans Portugués. Ibid. (t. 1, p. 178).
26 Ordonnances royales du 22 octobre 1786, dans Clonard Ibid. (t. 5, p. 310).
27 Portugués. Ibid. (t. 10, p. 327).
28 Décret royal du 31 décembre 1705, communiqué au conseil de guerre, relatif à la contribution en fournitures