Page 285 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
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d’infanterie et de quatorze de cavalerie. En revanche, le bois destiné à la cuisine est attribué
par homme et par jour. Le bois de chauffage, lui, est limité aux six mois d’hiver. La saison
peut être avancée ou retardée « selon ce que demande le temps », au critère de l’intendant.
Ce règlement ne concerne pas les troupes en marche. Celles-ci sont régies par des man-
dats d’approvisionnement rédigés par l’intendant pour ces occasions-là, autrement dit par
la procédure des « passeports » ou des « feuilles de route », dans le cadre du système de
répartement.
Bien entendu, lorsque les troupes sont en déplacement, et se trouvent par conséquent
hors de leur caserne, une somme équivalente au montant des fournitures remises moyennant
contrat est réservée pour payer la prestation par répartement à chaque étape.
Dès lors, le « passeport » ou « feuille de route » prend une grande importance. C’est grâce
à lui que l’on sait ce qui a été remis aux soldats en marche, à quel endroit, et par qui, de telle
sorte que, ultérieurement, l’intendance pourra régler le répartement.
C’est pour cette raison que l’ordonnance de 1760 insiste sur l’obligation qu’ont les gou-
verneurs et les commandants des forces de remettre les passeports aux intendants avant que
les détachements ne prennent le départ. Il faut en effet que l’intendance puisse « remplir les
feuilles de route et y signaler les droits économiques et administratifs de leurs porteurs et de
ceux qui doivent y satisfaire. »
Elle indique littéralement « […] à quel point les feuilles de route sont nécessaires pour
pouvoir régler équitablement les comptes auprès des villages et des fournisseurs ».
Elle signale de même l’obligation qu’a le chef du corps ou du détachement en marche de
remettre dès son retour la feuille de route où doivent figurer les allocations reçues par l’unité.
Il le remettra à son intendance pour que celle-ci s’acquitte de la liquidation correspondante.
En dépit de la précision minutieuse du règlement, si caractéristique de l’État bourbonien
du XVIII siècle, le législateur est conscient de la charge financière qu’implique ce système.
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Il arrive donc, à l’occasion, que les communes d’étape soient exemptées d’impôts jusqu’à ce
qu’ait eu lieu le remboursement de ce qu’elles ont avancé au trésor royal au titre de fourni-
tures aux troupes.
D’ailleurs, dans les endroits qui connaissent le plus grand nombre de mouvements de
troupes, « pour que les communes servant d’étape aux troupes ne soient pas imposées davan-
tage que les autres communes de la province ou du royaume, les intendants devront prévenir
les capitales et les chambres des comptes de les exempter du recouvrement du répartement
ou des deniers. Mais ils devront aussi indiquer quel est leur contingent habituel, de façon à
ce que, à la fin de l’année, l’officier comptable ajuste ou calcule le montant des fournitures,
ou du simple couvert (répartement du service des vivres), selon ce qu’il ressortira des feuilles
de route ».
Pour ce qui est du service de marche, il faut tenir compte de l’évolution technologique
qui, au XVIII siècle, se produit dans de nombreux domaines et qui concerne aussi l’armée.
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L’équipage, qu’il soit individuel ou collectif, devient de plus en plus volumineux, lourd et
sophistiqué. Il faut donc de plus en plus de véhicules capables de transporter tout ce matériel,
lequel doit accompagner les troupes en marche et être disponible au moment du combat.
Toutefois, le domaine des moyens et des voies de communication n’évolue pas parallè-
lement à celui de l’armement, et son développement ne suit ni en quantité ni en qualité. Tant