Page 289 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
P. 289
289
aCta
La vie des Parisiens pendant le siège de 1870-1871
MARIE-FRANCE SARDAIN
la rencontre que je propose entre civils et occupants comporte deux volets :
La vie quotidienne des Parisiens pendant 4 mois de siège d’octobre 1870 à janvier 1871
et un aperçu de la vie versaillaise pendant les six mois de l’occupation allemande à la même
époque.
• les points suivants sont abordés :
- les premières mesures gouvernementales,
- le ravitaillement et le rationnement,
- les civils Versaillais et les Prussiens,
- le bombardement de Paris,
- la fin du blocus et le réapprovisionnement.
les PreMières Mesures gOuVerneMentales :
du 4 septembre 1870, jusqu’à l’arrivée des Prussiens le 19 septembre, le gouvernement de
la Défense Nationale semble ne pas avoir pris d’initiative concernant l’approvisionnement des
Parisiens. A l’approche ennemie, les cultivateurs des environs de Paris abandonnèrent leurs
récoltes. Des meules de blé furent brûlées à 200 m des fortifications, afin de les soustraire
aux Prussiens. le 11 septembre, la taxe de la viande de boucherie est rétablie dans Paris qui
compte deux millions d’habitants. Le 14 septembre, les chemins de fer de l’Est et du Nord
suspendent leur service au départ de Paris. Le 16 septembre, la ligne d’Orléans s’arrête à
Athis-Mons, la ligne du Havre, la dernière qui fonctionne, fut coupée à Conflans-sainte-Ho-
norine. A l’arrivée des Allemands, les Français font sauter les trois ponts de Saint-Cloud,
Sèvres et Billancourt. Le 17 septembre 1870, les colonnes allemandes prennent possession du
côté est de Paris, et coupent les adductions d’eau. Deux jours plus tard, Paris est investi, com-
mence alors les premières restrictions. Le 21 septembre c’est la taxe du pain qui est rétablie.
La viande provenant des abattoirs de la Villette, Grenelle et Villejuif est vendue à la criée, un
quota d’abattage fut fixé dès la fin septembre afin d’éviter tout commerce de boucherie illicite.
Le 25 septembre, on vit apparaître dans Paris en faveur des indigents, les premiers fourneaux
économiques précurseurs des cantines nationales. Le 26 septembre, la viande de cheval com-
mence à entrer officiellement dans l’alimentation et à être salée. Pour résoudre les questions
alimentaires, le gouvernement avait nommé une Commission présidée par Jules Simon, repré-
sentant de Paris pour organiser le rationnement. Par exemple, une caisse de la boulangerie fut
chargée de délivrer chaque jour aux boulangers une quantité de farine calculée en fonction des
besoins quotidiens. Lorsque le stock de farine fut épuisé, il fallut utiliser le grain, l’industrie
de la mouture n’existant pas dans Paris, des moulins s’improvisèrent dans des gares, qui furent
vite saturés. Pour subvenir à la consommation, l’usine Cail installa dans ses ateliers des unités
de production. De cette manière on parvint à satisfaire la demande. Cette période de disette
provoqua une flambée des prix, ce qui déclencha des vagues de mécontentement. En ce qui