Page 291 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
P. 291
291
aCta
trafic, ne manquèrent pas de légumes. le gouvernement, après avoir réquisitionné la houille
et le coke, avait mis l’embargo sur le bois et fait abattre du bois vert impropre au chauffage.
Le 24 décembre 1870, à Paris, la température était descendue à moins 15 et la Seine char-
riait de la glace, les femmes et les enfants arrachaient l’écorce des arbres pour se chauffer.
Le combustible, l’huile à brûler et la bougie atteignirent des prix très élevés. Les appareils
d’éclairage domestique fonctionnaient à la térébenthine (résine), le gaz n’était plus utilisé que
ème
pour les ballons-captifs. Noël 1870 fut fêté comme le 100 jour du siège, à cette occasion,
les cadeaux appréciés étaient les pastilles de viande et les petits pots d’extrait de bouillon.
les ciVils Versaillais et Prussiens
La situation en dehors de Paris est différente. Les Allemands s’étaient installés dans
d’excellents logements autour de Paris, sans être inquiétés. Ils s’étaient hâtés de rétablir
les voies de communication et les chemins de fer pour faciliter leurs approvisionnements.
Le service sur les lignes françaises était effectué par des employés allemands et de Juvisy
jusqu’à Orléans, on voyait circuler des trains réguliers. Paris subit le blocus, cependant, à
Versailles, la population est en contact avec l’ennemi et vécut cette situation pendant six
mois. Ce témoignage est tiré du journal d’un observateur de « Versailles pendant l’occupa-
tion » édité chez Plon en 1873. Par exemple, durant cette période, il ne fut célébré aucun
mariage à Versailles. Cette cohabitation franco prussienne fut convenable, mais ces relations
ne doivent pas faire oublier les actes de violence liés au conflit. Les réquisitions sont fré-
quentes : chez les particuliers, une personne qui logeait un officier prussien celui-ci trouvant
qu’on ne lui apportait pas son bois de chauffage assez vite, voulut se chauffer avec le piano
et les fauteuils du propriétaire. On instaura aux habitants du département de la Seine et Oise
un couvre-feu à 22 H et le paiement d’une contribution de guerre de un million. Certains
actes de cruauté commis par les envahisseurs rappelaient les exactions des Cosaques en
1814 et 1815. Depuis l’arrivée du roi Guillaume 1er à Versailles, une colonne d’industriels
allemands s’était installée, créant un quartier typiquement germanique, avec des boutiques
achalandées de produits prussiens. Les marchands de tabac avaient été les premiers à s’instal-
ler, comestibles, viandes fumées, bazars où l’on trouvait de tout. Ils avaient utilisé plusieurs
moyens d’information dont le journal le Moniteur Officiel, et des affiches rédigées dans les
deux langues placardées à tous les coins de la ville. Le prince royal occupait Versailles avec
15 000 hommes, les provisions y abondaient, la gare de l’Ouest était transformée en parc
à bestiaux. Contrairement aux quartiers du centre de la ville, les faubourgs firent l’objet de
pillages. Dans les premiers jours de l’occupation, un certain nombre d’ouvriers refusèrent
de travailler pour les Prussiens, le commandant de la place fit afficher un avis en précisant
que ce travail serait rémunéré.
le bOMbardeMent de Paris
les camps prussiens autour de Paris se situaient aux points stratégiques, dont un non éloi-
gné de Versailles. Tout d’abord, les obus tombant sur la capitale semblaient dus à une erreur
de tirs des forts, la population ne s’inquiéta pas. Les tirs devenant de plus en plus fournis,
les Parisiens prirent conscience de leur erreur, les Prussiens bombardaient la capitale. 30 000
bombes tombèrent sur Paris pendant un mois causant la mort de 217 habitants, 615 blessés,