Page 292 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
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292                                XXXIV Congresso della CommIssIone InternazIonale dI storIa mIlItare • CIHm

           soit un total de 832 victimes.
              Le 4 janvier 1871, le bombardement des forts du sud et de la rive gauche de Paris aug-
           menta l’angoisse de la population qui reflua vers le centre de la capitale. Le bombardement
           s’étendit sur la partie sud de la ville, les projectiles atteignirent le bd Saint-Michel et la place
           Saint-Sulpice et fut aussi très violent. Les caveaux du Panthéon furent transformés en abris
           pour les indigents. On vit des femmes et des enfants passer la nuit auprès des sépultures des
           hommes illustres. le siège continuant, les tirs se concentrèrent sur le cœur de Paris et attei-
           gnirent le quai des Augustins et la rive droite fut sur le point d’être atteinte. Le tir qui balayait
           la rive gauche de Paris provenait des batteries que les Prussiens avaient établies au pavillon
           de Breteuil sur la terrasse de Meudon, dans les bois de Clamart, sur le plateau de Chatillon.
           Le 21 janvier 1871, le gouvernement se décida à publier les dépêches relatives aux armées
           de province, le général Chanzy battu, se repliait derrière la Mayenne, Faidherbe est battu à
           Saint-Quentin, Bourbaki est en pleine retraite, ce qui excluait tout secours pour libérer Paris
           du blocus. le régime alimentaire auquel la population se trouvait réduite et les nouvelles
           des troupes de province nous laisse imaginer la tension qui régnait à Paris, la population
           avait perdu confiance dans son gouvernement. Depuis le 15 janvier, les dernières ressources
           étaient atteintes. L’arrêté du 17 janvier, relatif à la prime offerte à quiconque dénoncerait les
           détenteurs de céréales avait produit un effet déplorable et généré un tel mécontentement que
           peu de temps après le gouvernement dû l’annuler.
              Pendant la nuit du 21 au 22 janvier 1871, la prison de Mazas est forcée, plusieurs détenus
           politiques dont Flourens sont mis en liberté. les émeutiers se dirigèrent vers la mairie du
           20 ème  arrondissement pour y installer le quartier général de l’insurrection. Ils s’emparèrent de
           2000 rations de pain. Quelques compagnies de la Garde nationale délogèrent les émeutiers de
           la mairie. Le bombardement pendant ce temps n’avait pas cessé.
              A Versailles, Jules Favre et le général de Valdan, chef d’état major du général Vinoy
           partirent négocier une trêve qui eut pour finalité un cessez-le-feu, suivit d’un armistice. Le
           gouvernement s’adressa au peuple, le 28 janvier 1871, en ces termes : « Nous ne pouvions
           prolonger la lutte sans condamner à une mort certaine deux millions d’hommes, de femmes
           et d’enfants. Le siège de Paris a duré 4 mois 12 jours, le bombardement un mois entier ». le
           gouvernement avait gardé le silence sur l’état réel des ressources et des vivres, et se décida
           à parler, après la démission du général trochu, gouverneur militaire de Paris. il apprit à la
           population qu’il restait pour sept jours de ce mélange de paille et de son appelé pain, que
           l’on délivrait à raison de 300 gr par homme et par jour avec 30 gr de viande de cheval. Cette
           déclaration, provoqua chez les inconditionnels de la guerre une levée de boucliers, ils mena-
           cèrent de s’emparer de l’Hôtel de Ville afin d’instaurer le régime de la Commune, issu d’un
           mouvement qui avait pris naissance fin octobre 1870.

           la fin du siège
              Après la trève, il s’agissait d’arrêter avec la Commission des chemins de fer allemands les
           conditions de l’acheminement de la nourriture. Le ministre des Affaires Etrangères demanda
           au chargé d’affaires à Londres de prévoir d’urgence l’arrivée des denrées vers le port de
           Dieppe. Bien que ce port fût sous l’occupation ennemie, il fût choisi car accessible pour at-
           teindre Paris. La presse britannique s’émut de la situation de Paris et le lord maire invita tous
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