Page 290 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
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           concerne les logements, les mairies devaient réquisitionner les appartements vacants destinés
           aux banlieusards réfugiés dans Paris. Des comités de quartier s’organisaient pour l’accueil et
           le soin des blessés. Ils étaient recueillis par les Parisiens, à la demande de Jules Ferry, membre
           du gouvernement et délégué à la Mairie de Paris, les hospices de la Seine fournissaient l’ali-
           mentation. Plus d’un millier de lits fut mis à disposition par les habitants. Gambetta ministre
           de l’Intérieur, instaura une mesure auprès du directeur du Mont de Piété pour restituer gratui-
           tement les effets engagés. Spontanément, certaines professions s’engagèrent à participer à la
           défense de Paris, les industriels collectèrent tous les déchets métalliques pour l’armement.

           le raVitailleMent et le ratiOnneMent

              Dès que la viande fut réquisitionnée, la question de sa distribution fut posée, on instaura un
           système de cartes municipales, on délivra aux Parisiens des cartes de boucherie et les queues
           commencèrent. Le gouvernement avait renoncé à faire lui-même la distribution aux habitants,
           il livrait à chaque arrondissement une quantité de viande en proportion du nombre d’habitants.
           Les petites quantités de nourriture livrées aux mairies furent attribuées aux cantines munici-
           pales et aux fourneaux économiques. On distribua aux Parisiens 1 hareng par personne pour
           trois jours, du cheval : 120 gr pour trois jours, la répartition demeura plus ou moins équitable
           en fonction des mairies. La ration de pain est fixée à 300 gr pour les adultes et 150 gr pour les
           enfants de moins de cinq ans. Ce pain ne contient qu’une faible quantité de blé non bluté. Toutes
           les réserves de blé devaient être déclarés au ministère de l’agriculture et du commerce sous pei-
           ne de confiscation du blé non déclaré, du paiement d’une amende et de trois mois de prison.
              Au fur et à mesure des besoins, on réquisitionna les chevaux chez les particuliers. A la
           suite de ces dispositions, les omnibus ne circulaient plus après 22H, il fut même envisagé de
           supprimer les corbillards et de faire appel aux porteurs comme autrefois. Pour nourrir les bles-
           sés et les malades, les poissons péchés dans la Seine, leur furent distribués. Pendant la durée
           du siège, l’octroi fut levé pour l’entrée en faible quantité de marchandises considérées comme
           provisions familiales. Sur une population de deux millions d’habitants, on estime à 500.000
           le nombre de nécessiteux. le nombre de décès a plus que triplé pendant la durée du siège.
           la viande habituellement consommée se raréfiant, on mangea alors, chose inattendue, des
           rats, des chats, des chiens, et même certains animaux du Jardin des Plantes. L’âne et le mulet
           faisaient partie des mets de luxe. Les Allemands riaient en disant : « Paris n’est pas encore
           prêt à se rendre, il y a encore 80 000 rats à manger ». Le Moniteur Universel, notait : « En
           résumé, l’alimentation de Paris se trouve assurée pour 4 à 5 mois au moins. On y a mangé de
           l’âne, du mulet voir chats, rats parce qu’on a voulu en goûter et nullement par nécessité. » Ce
           journal avait reçu des ordres dans le but de calmer les inquiétudes de la population. Courant
           décembre, on avait consommé toute la viande de boucherie.  Les repas de famille étaient bien
           singuliers, on élabora des plats tels que le gigot de chien à la prussienne, les queues de rat à
           la Guillaume. La bibliothèque de l’Ecole militaire détient un livre de cuisine attribué à « une
           cuisinière assiégée ou l’art de vivre en temps de siège » qui donne des recettes, comme la
           soupe de rempart qui consistait en pain trempé avec du vin. en raison de la rareté des légumes,
           la pomme de terre est une grande absente du siège, des potagers virent le jour au nord de Paris,
           créant un marché parallèle. Ces récoltes s’étendaient depuis Saint-Denis jusqu’à Noisy et une
           certaine quantité était prélevée par les Gardes nationaux, ceux-ci pendant toute la durée de ce
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