Page 276 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
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276 XXXIV Congresso della CommIssIone InternazIonale dI storIa mIlItare • CIHm
Pour ce qui est des vivres (subsistances), l’armée fournit des rations de pain pour les
hommes et des rations d’orge pour les chevaux. Ces rations sont remises par le commis aux
provisions au receveur de chaque capitainerie, en présence de son capitaine, de son voyer et
de son comptable.
L’ordonnance du 30-12-1706 prévoit la possibilité suivante : « Si mon infanterie, du
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fait qu’elle est en marche ou pour toute autre raison, ne peut pas recevoir le pain des muni-
tions (de bouche), le sergent-major prendra à témoin la justice du lieu qu’elle n’a pas reçu le
pain, qui lui sera satisfait contre deniers, au prix que je paierai au pourvoyeur général, par la
première personne ayant cette compétence que l’on aura trouvée sur place ».
Si le ravitaillement s’effectue dans un bourg, la procédure habituelle consiste à signer un
reçu à la mairie, cette dernière se faisant ensuite payer par les représentants du pourvoyeur
général (et plus tard par les Intendances de province ou d’armée).
De la sorte, mais seulement de façon exceptionnelle, le système de répartements s’étend
aux rations de pain que le soldat reçoit chaque jour.
Le soldat achète ensuite les autres aliments à ses frais. Le maître de la maison où il loge
doit lui fournir de la paille, du bois, du sel, du vinaigre, de l’huile et des chandelles au prix
arrêté préalablement de gré à gré par le bailli ou le maire de l’endroit et le capitaine de la
compagnie ou son lieutenant. Ces prix sont régulièrement actualisés. Le même système est
appliqué pour le fourrage des chevaux.
Enfin, les ordonnances de 1503 réglementent une troisième sorte de répartement, celui
qui a trait au transport des impedimenta (bagages) des troupes, qui, à l’époque et pendant
encore quatre siècles, n’ont pas de moyen de transport propre. On a recours aux chariots à
mules ou à bœufs des habitants des lieux traversés.
Le prix de ces transports est établi selon un système semblable à celui qui régit les subsis-
tances et il concerne au maximum deux jours de trajet depuis le lieu de la transaction. Dans
des cas exceptionnels et uniquement pour des raisons de nécessité absolue, le contrat peut
être prorogé jusqu’à un maximum de quatre journées, au terme desquelles le propriétaire de
la charrette retourne chez lui.
Le système de répartement des bagages est aussi utilisé pour le transport des victuailles
et du matériel de l’armée en général, dans les cas où ils sont fournis par le commis aux pro-
visions de l’armée, pour le compte du trésor royal.
Le système décrit est maintenu à l’époque des armées de la maison d’Autriche, aux XVI
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et XVII siècles. On constate cependant que les bataillons de Flandres bénéficient d’un plus
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grand nombre de contrats – à la charge du trésor royal – d’approvisionnement en habillement
et en armes que les bataillons établis à l’arrière-garde, sur la péninsule. Après celle des Rois
Catholiques, aucune autre ordonnance, aucune autre disposition légale venant modifier les
répartements n’est attestée.
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Au XVIII siècle, l’arrivée des Bourbons s’accompagne d’une conception uniforme et
centraliste de l’État, ainsi que de la professionnalisation de l’armée et de sa réglementation
par un ensemble d’ordonnances qui viennent modifier l’organisation existante.
5 Portugués Joseph Antonio. Colección general de las Ordenanzas Militares, sus innovaciones, y aditamen-
tos, dispuesta en diez tomos, con separación de clases, comprende las de 12 de julio de 1728, de orden y a
expensas de S. M. Madrid. Imprimerie d’Antonio Marín. (10 tomes). 1764. (t. 1, p. 519).