Page 114 - Il 1916 Evoluzione geopolitica, tattica e tecnica di un conflitto sempre più esteso - Atti 6-7 dicembre 2016
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114 il 1916. EvoluzionE gEopolitica, tattica E tEcnica di un conflitto sEmprE più EstEso
à l’observation du champ de bataille par les observatoires terrestres, l’observa-
tion ou la photographie aériennes, et également grâce aux résultats des écoutes
radioélectriques et acoustiques.
Soulignons que la bataille de Verdun a vu le développement conjoint de
l’observation et de la photographie aériennes. Les ballons captifs français - de
types « Caquot », ou « Chalais Meudon » - ont énormément souffert au début de
l’attaque allemande, raison pour laquelle les missions d’observation et de pho-
tographie aériennes seront par la suite essentiellement confiées aux aviateurs .
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Les avions d’observation français sont de plusieurs modèles, « Farman »,
« Caudron » ou « Morane Saulnier biplace ». Faiblement armés, ils opèrent
sous la protection des chasseurs pour désigner des cibles aux artilleurs . Les
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observateurs reçoivent désormais un entraînement, gage de leur performance .
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En outre, leurs appareils sont à présent équipés de postes T.S.F., avantage qui
permet de renseigner le commandement en temps réel .
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Pour ce qui la concerne, la photographie aérienne, qu’elle soit oblique ou
verticale, a commencé à être utilisée massivement en 1915. Même si elle n’a
pas permis de déceler la mise en place des troupes d’assaut allemandes au
cours de la première quinzaine de février 1916 (celle-ci s’étant principalement
effectuée de nuit), elle rendra d’appréciables services tout au long de la bataille
pour analyser le dispositif adverse dans sa profondeur. Réalisés grâce à des ap-
pareils « Douet-Zollinger » ou « LT », les clichés sont pris à des altitudes variant
de 50 à 300 mètres pour les photographies obliques, et de 50 à 4 200 mètres
pour les photographies verticales.
Enfin, de manière à soustraire les pièces d’artillerie ou les postes d’observa-
tion aux investigations de l’adversaire, l’Armée française fait appel à plusieurs ar-
tistes qu’on désigne du terme générique de « peintres camoufleurs ». Ceux-ci sont
essentiellement des décorateurs de théâtre ou des peintres et sculpteurs cubistes,
tels André Mare ou Guirand de Scévola. Leur production est très diversifiée :
décors en trompe-l’œil, motifs géométriques colorés (peints sur des bâches de
camouflage, ou directement sur le bouclier des canons), arbres creux reconstitués
ou faux cadavres d’animaux (destinés à dissimuler des postes d’observation) .
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29 Collectif, Verdun. La guerre aérienne, catalogue de l’exposition du musée de l’Air et de
l’Espace du Bourget, Paris, octobre 2016.
e
30 SHD/GR 19 N 494 : Instruction sur les rapports Artillerie-Aviation, II armée, 3 bureau
e
(16 avril 1916).
31 SHD/GR A 47 : Première impression sur l’emploi combiné de l’aviation et de l’artillerie
dans la région de Verdun, II armée, Bureau aéronautique (22 mai 1916).
e
32 SHD/GR 19 N 480 : Instruction sur l’emploi de l’observation aérienne au service du
commandement, II armée, Service aéronautique (25 avril 1916).
e
33 Pour plus d’informations, voir COUTIN (C.) et ministère de la Défense, Tromper l’ennemi.
L’invention du camouflage moderne en 1914-1918, Paris, Pierre de Taillac, 2015.

