Page 110 - Il 1916 Evoluzione geopolitica, tattica e tecnica di un conflitto sempre più esteso - Atti 6-7 dicembre 2016
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110 il 1916. EvoluzionE gEopolitica, tattica E tEcnica di un conflitto sEmprE più EstEso
qu’il fallait donc adapter l’outil de combat national en prenant en compte les
réalités de la guerre de positions . La bataille de Verdun, gigantesque com-
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bat d’usure, va durer 300 jours et 300 nuits . Or, dans ce laps de temps
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conséquent, l’Armée française va encore connaître des évolutions notables ;
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la chaîne du renseignement opérationnel va notamment faire l’objet d’impor-
tantes modifications structurelles, lesquelles seront presque exclusivement pen-
sées pour servir l’Artillerie .
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Cette dynamique s’est d’abord traduite par une importante publication de
mémentos et de fascicules spécialisés par le 2 ème bureau du G.Q.G., mais sur-
tout par un renforcement des effectifs, dédiés à l’analyse des renseignements
recueillis. Pour ce faire, des stages de formation ont été proposés aux officiers
volontaires par le 2 ème bureau du G.Q.G., de manière à ce que tous les 2 èmes
bureaux de la chaîne de renseignement opérationnel soient pourvus en vrais
spécialistes, et non plus simplement en officiers d’état-major « ayant quelques
vagues notions en matière de renseignement », comme c’était précédemment
le cas. Le recrutement des linguistes s’est également accru (de même que leur
formation), avec pour objectif d’interroger les prisonniers ou de traduire les
documents capturés .
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Au niveau du 2 ème bureau de corps d’armée, un « Service de Renseignement
de l’Artillerie » (S.R.A.) est créé, preuve que cette bataille fut d’abord un gigan-
tesque duel d’artillerie.
Le 2 juin 1916, le 2 ème bureau du G.Q.G. fait paraître l’ « Instruction sur
la recherche et l’étude des renseignements » qui décrit les éléments constitutifs
de la chaîne du renseignement et fixe précisément le travail de chacun de ses
maillons.
Le 30 octobre 1916, sur décision de Joffre, on crée la fonction d’ « officier
de renseignement régimentaire » (O.R.R.). Ce lieutenant fait partie de l’état-ma-
jor du régiment ; il joue, auprès du chef de corps, le même rôle que celui que
remplit le chef du 2 ème bureau du G.Q.G. auprès du généralissime, c’est-à-dire :
aide à la préparation des conceptions et des décisions, diffusion des rensei-
gnements sur l’ennemi, sur les troupes amies ou sur le terrain. Cependant, les
23 Voir GOYA (commandant M.), La chair et l’acier, Paris, Tallandier, 2004.
24 Pour en suivre le déroulement complet, on se rapportera à l’ouvrage suivant : TURBERGUE
(J.-P.) et Service historique de la Défense, Les 300 jours de Verdun, Paris, Italiques, 2006.
25 PAQUET (LCL C.), « Avant l’offensive allemande sur Verdun (1916) » in Revue Militaire
française (janvier-mars 1927), volume 1, pp. 196-229.
26 Sauf indication contraire, les informations qui suivent sont tirées de la thèse de doctorat du
chef d’escadron O. LAHAIE, op. cit.
27 Sur cet aspect particulier, se reporter à LAHAIE (LCL O.), « Les interrogatoires de
prisonniers par les services de renseignements français (1914-1918) » in Guerres
mondiales et conflits contemporains, Paris, P.U.F. (décembre 2013).

