Page 352 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
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352 XXXIV Congresso della CommIssIone InternazIonale dI storIa mIlItare • CIHm
organe théorique de l’armée roumaine –, de nombreux théoriciens militaires soumirent à un
ample débat la question de l’application du principe de la „nation armée” à la situation et
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aux conditions de la Roumanie de cette époque-là . La préparation du pays pour la guerre
de défense, la seule admise par la pensée militaire, était estimée comme étant un problème
d’une grande complexité impliquant de nombreux aspects d’ordre politique, économique,
administratif, militaire, technico-scientifique, moral etc. Selon l’appréciation du général Ni-
colae Alevra, théoricien militaire réputé, elle représentait „la coordination sans retard, avec
beacoup d’habileté et d’intelligence, de toutes les forces de la nation en vue de leur colla-
boration future, la création d’une industrie nationale de défense, la mise en train du pays
pour combattre avec ses propres moyens dans n’importe quelle situation politique et contre
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n’importe quel ennemi ” .
Dans ce cadre une attention particulière fut accordée à la population civile, c’est-à-dire à
ces catégories qui n’étaient pas soumises aux obligations militaires, comme, par exemple, les
jeunes âgés jusqu’à 20 ans et les femmes.
La jeunesse constitua l’objet des préoccupations intenses des théoriciens militaires, des
autorités militaires, des diverses sociétés culturelles et sportives, des cercles assez larges de
l’opinion publique. Au cours des amples discussions, souvent contradictoires, se profilèrent
des solutions concernant le but et le caractère de la préparation des jeunes, les modalités
d’organisation et de direction, la durée, les moyens matériels, les implications sur les jeu-
nes, sur l’armée et sur la société. La préparation était envisagée dans un sens multilatéral,
sans être limitée uniquement à son côté militaire. Outre les problèmes militaires elle devait
inclure une préparation physique irréprochable, des habitudes solides et des connaissances
technico-scientifiques compatibles avec les nouvelles conditions imposées par la guerre, une
préparation psycho-morale conforme à la lutte moderne etc.
Selon certains auteurs, la préparation de la jeunesse devait se matérialiser dans l’éducation
physique qui fùt assurée grâce aux sociétés de gymnastique, de tir et d’autres sports; l’éducation
morale et patriotique; l’instruction prérégimentaire des jeunes âgés de 19 et de 20 ans .
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D’autres théoriciens proposaient l’introduction de la préparation militaire dans les écoles
de tous les degrés „car l’école avec ses centaines de milliers de jeunes constituait la grande
armée du pays, tout comme l’armée représentait la grande école de la nation” .
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Quant au rôle joué par les femmes, les théoriciens militaires, en partant de l’expérience de
la première conflagration mondiale, considéraient que „étant donné que la guerre nécessitait
le concours de tous, là où manqueront les bras des hommes, les bras des femmes seront ceux
3 Voir entre autres, colonel Petre otu, La guerre totale dans la pensée et la pratique militaire roumaine pen-
dant la première moitié du XX-ème siècle en Guerre et société en Europe. Perspectives des nouvelles recher-
ches, coordination générale: prof. émérite dr. André Corvisier, prof. dr. Dumitru Preda, p.199-220; Petre Otu
(coordonateur), Teofil Oroian, Ion Emil, Personnalités de la pensée militaire roumaine, tome 1-2, Editions
de l’ Académie de Hautes Etudes Militaires, Bucarest, 1997, 2001.
4 Général Alevra, Organisation de l’Armée après la guerre, Bucarest, 1930, p.1.
5 Colonel Stefan Georgescu, Propositions concernant l’organisation des cercles de recrutement, „Roumanie
Militaire” no.7-8/1926, p.31.
6 Général R. Scčričoreanu, Opinions sur l’éducation morale concernant la préparation pour la guerre, Sibiu,
1939, p.53.