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348 XXXIV Congresso della CommIssIone InternazIonale dI storIa mIlItare • CIHm
Début 1766, il est nommé chirurgien-major de l’hôpital et obtient la propriété de son
poste de professeur, non sans quelques réticences de la part de certains. Lors des huit années
suivantes, il mène une féconde activité scientifique. Il consacre de nombreuses heures à la
dissection de cadavres et en vient à affirmer que « le corps humain est le livre naturel dont je
ne m’écarterai pas d’un seul point et que je préfèrerai toujours à n’importe quel auteur, même
au plus éclairé ». C’est à l’occasion de ces travaux qu’il approfondit ses connaissances sur
la structure anatomique de l’arcade crurale et sur la hernie inguinale. En 1772 et en 1773, il
effectue les premières opérations où il applique la méthode qu’il préconise.
Gimbernat connaissait l’influence extrêmement positive qu’avaient eu, au Collège de Ca-
dix, les voyages de prolongation d’études qui récompensaient les élèves les plus brillants.
Rien d’étonnant donc à ce que, dès qu’il ait été suffisamment influent, il ait proposé à Charles
iii de renouer avec cette pratique. il a à cette occasion le soutien résolu de Virgili.
Mais, cette fois-ci, ce ne sont pas des étudiants qui sont envoyés à l’étranger mais deux
professeurs des Collèges de Chirurgie : Gimbernat pour le Collège de Barcelone, et Mariano
Ribas, chirurgien de la marine et professeur d’université à Cadix. Les deux recevront 12 000
réaux pour leurs frais de voyage, plus une somme du même ordre en complément annuel de
leur salaire.
Par ailleurs, ce voyage d’études allait durer beaucoup plus longtemps que prévu puisqu’il
s’étendit de décembre 1774 à octobre 1778. Ce furent donc pratiquement quatre ans, au cours
desquels les deux enseignants auront l’occasion de visiter les facultés et les hôpitaux les plus
importants d’Europe.
Ils se rendent tout d’abord à Paris. Ils y resteront deux ans, à travailler à l’hôtel-Dieu et
à l’hôpital de la Charité, et à compléter leur formation en anatomie et en chirurgie. Ferrer
a signalé que parmi les professeurs qu’ils fréquentent se trouvent Antoine Louis, secrétaire
perpétuel de l’Académie de Chirurgie , le chirurgien et grand anatomiste antoine Petit et
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le non moins célèbre Pierre-Joseph Desault . Ils assistent, de même, aux cours donnés par
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Pierre-Joseph Macquer .
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Ils quittent Paris pour Londres, où ils ont l’occasion de fréquenter d’autres grands chirur-
43 Antoine Louis (1723-1792) était un chirurgien militaire qui se spécialisa par la suite en physiologie, sans
pour autant abandonner la pratique de la chirurgie. En 1764, il fut nommé secrétaire perpétuel de l’Acadé-
mie Royale de Chirurgie. C’est lui qui mit au point le premier projet de développement d’un engin qui allait
passer dans l’Histoire sous le nom de guillotine, du fait que c’est le docteur Guillotin qui le mettra au point,
et sera d’ailleurs lui-même guillotiné.
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44 Antoine Petit (1718-1794) fut l’un des grands chirurgiens français du XVIII siècle. Professeur d’anatomie
et de chirurgie à l’université de Paris, sa renommée lui permit d’accumuler une fortune considérable, qu’il
employa à la création de plusieurs institutions de bienfaisance.
45 Pierre-Joseph Desault (1744-1795) était arrivé à Paris à l’âge de 20 ans. Il y fonda une école d’anatomie.
Élève de Petit, ce fut l’un des chirurgiens les plus brillants de son temps. Il a été professeur de l’École Prati-
que, membre du Collège de Chirurgie, chirurgien en chef de l’hôpital de la Charité, puis, en 1788, de l’hôtel-
Dieu. Sa célébrité est en partie due au fait qu’il a soigné le fils de Louis XVI pendant son emprisonnement
au temple.
46 Pierre-Joseph Macquer (1718-1744), bien que médecin. était professeur de chimie et membre de l’Académie
des Sciences, ce qui ne l’empêcha pas d’être l’un des plus fervents détracteurs des théories de Lavoisier – qui
finiraient par s’imposer.