Page 350 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
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350 XXXIV Congresso della CommIssIone InternazIonale dI storIa mIlItare • CIHm
difficultés à maintenir l’esprit de la création du premier des établissements espagnols.
Gimbernat, dont les premières années de formation s’étaient déroulées à Cadix, use de
toute son influence – frôlant même parfois le mauvais goût – pour rogner l’indépendance
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du collège de Cadix. Cette attitude, unie aux limitations imposées par la modicité des assi-
gnations financières que ce dernier reçoit après la création des nouveaux collèges, sera pour
beaucoup dans la décadence de cet établissement exemplaire.
Les dernières années de la vie de Gimbernat seront difficiles à plusieurs égards. Au déclin
de sa santé viennent s’ajouter les conséquences de sa collaboration avec le gouvernement de
Joseph i pendant la guerre d’Indépendance . la paix rétablie, Ferdinand Vii avait reconsti-
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tué l’ancienne Assemblée supérieure dirigeante, mais Gimbernat n’y figure plus qu’en qualité
de membre. Mortifié par ce qu’il estime une marque de mépris à son égard, il présente alors
sa démission et vit désormais à l’écart de toute activité publique. Dans des conditions de vie
précaires, il vit sous la tutelle de son fils Antonio jusqu’à sa mort, le 17 novembre 1816.
Les collèges étaient alors déjà entrés en crise, une crise renforcée par les graves problèmes
dérivés de la guerre. Ils seront néanmoins, quelques années plus tard, le germe d’où surgiront
les nouvelles facultés de Médecine et de Chirurgie qui sont parvenues jusqu’à nos jours.
En attendant, il faudra un certain temps pour que l’armée de terre et la marine parviennent
à reconstituer leur structure médicale. Elles le feront moyennant la création de leurs Corps de
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Santé respectifs, qui dureront jusqu’à la fin du XIX siècle et accueilleront d’éminentes per-
sonnalités, comme le prix Nobel Santiago Ramón y Cajal – membre du Corps de Santé Mi-
litaire, affecté à Cuba – ou encore le professeur Joaquín Trías Pujol, membre du même corps
et futur professeur de la chaire de Technique chirurgicale. C’est lui qui a posé les bases qui,
développées, donneront lieu à la « méthode espagnole », ou traitement occlusif des fractures
par arme à feu, mieux connue sous le nom de « méthode de Trueta », en souvenir du grand
chirurgien José Trueta, qui l’appliqua pendant la guerre civile espagnole de 1936-1939, puis
la diffusa pendant son exil au Royaume-Uni .
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48 En soulignant, par exemple, devant Charles IV les défaillances du Collège lors de la visite que le roi, en sa
compagnie, fait de Cadiz.
49 Il avait accepté de présider le Conseil supérieur de la Santé du Royaume. Il s’agissait cependant d’un geste
purement symbolique, sa santé ne lui permettant pas une participation active.
50 Dans son Historia de la Sanidad Militar Española (Tome II, p. 481), Massons signale que Trueta fut l’un
parmi les médecins de l’armée républicaine à appliquer cette méthode, à l’époque révolutionnaire.