Page 347 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
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          il l’envoie étudier au couvent des frères franciscains, dans la ville voisine de Riudolms . De
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          là, il poursuit des études de philosophie à l’université de Cervera, où il décroche son diplôme
          de bachelier és arts. il aurait pu continuer dans la carrière ecclésiastique, mais décide de
          donner à ses études une toute autre direction : il part pour Cadix, et entre au Collège royal de
          Chirurgie de la Marine.
             Tout le monde n’est pas d’accord sur la date à laquelle Antonio arrive à Cadix. Son fils et
          biographe affirme qu’il y parvient en 1756. Mais, comme le signale Ferrer, son inscription au
          Collège date du 20 mai 1758 . on ignore tout des raisons qui ont poussé le jeune homme,
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          en possession d’un diplôme de bachelier ès Arts, à prendre cette décision. Quand bien même
          il n’aurait pas eu la vocation nécessaire pour poursuivre la carrière ecclésiastique, il aurait
          pu choisir d’autres études universitaires. Mais il choisit la chirurgie et c’est bien plus préparé
          que la plupart de ses camarades qu’il entre au Collège. Il se distingue aussitôt des autres
          étudiants et se passionne pour les cours d’anatomie. Ces cours étaient dispensés par Lorenzo
          Roland dont il devient très vite le disciple de prédilection.
             En théorie, la durée des études du Collège était de six ans. Le fait que, dès le 14 mai 1760,
          soit deux ans après son inscription et « après avoir fait preuve d’application en tout », il soit
          nommé aide-chirurgien et, ce qui est encore plus significatif, qu’il se voit confier les nou-
          veaux élèves « pour les instruire en ostéologie », témoigne de ses facultés exceptionnelles et
          de la rapidité de son apprentissage.
             On ne s’étonnera donc pas que, lorsque, cette même année, Lorenzo Roland est nommé
          par Virgili à l’assemblée universitaire du nouveau Collège de Barcelone, il ait fait l’impos-
          sible pour emmener « avec lui l’étudiant qu’il choisira par voie de licence ». Bien entendu,
          l’étudiant choisi est Antonio de Gimbernat qui, le 1  octobre 1760, quitte l’établissement où
                                                     er
          il suivait sa formation pour devenir professeur du nouveau collège barcelonais.
             Au départ, sa mission d’enseignant consiste à remplacer son mentor pour les démons-
          trations d’anatomie. Toutefois, en réalité, c’est lui qui donne les cours, puisque Roland est
          accaparé par ses fonctions de vice-président du Collège. Virgili prend conscience des aptitu-
          des du jeune homme et essaie de le faire nommer professeur d’université, sans y parvenir, à
          cause de sa jeunesse – Antonio de Gimbernat n’a que 26 ans. Gimbernat obtient néanmoins
          le titre de « professeur honoraire », assorti de l’option d’occuper le premier poste à se libérer
          dans l’assemblée universitaire. Cette occasion se présente en 1765, à la mort de don José Pa-
          hissa, lequel avait d’ailleurs assisté, deux ans plus tôt au mariage de Gimbernat avec Eulalia
          Grassot Ballester, fille d’un autre des professeurs du Collège, don Carlos Grassot. Six enfants
          naîtront de cette union .
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          40   Il a apparemment étudié là les auteurs classiques latins en 1747 et en 1748. Certains auteurs estiment qu’il
              parcourait à pied tous les jours les huit kilomètres qui séparent Cambrils de Riudolms. Le professeur Ferrer
              juge plus probable qu’il ait été interne au couvent pendant l’année scolaire, seize kilomètres quotidiens lui
              semblant beaucoup pour un enfant de 12 ou 13 ans. Quant à moi, cela ne me semblerait pas si étonnant, car
              j’ai eu des camarades, plus jeunes que cela, qui couvraient des distances encore plus importantes pour pou-
              voir aller en classe, bien qu’ils le faisaient à vélo.
          41   Ce qui, d’après moi, n’a rien d’incompatible. Il a très bien pu partir pour Cadix en 1756, à 22 ans et réussir
              à entrer au Collège de Chirurgie un an et demi plus tard.
          42   L’aînée des enfants est María Antonia. Elle est suivie de Jerónimo, Carlos, Agustín, Rita y Antonio. Agustín
              a été le biographe de son père et, comme Carlos, ce fut un remarquable naturaliste.
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