Page 101 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
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en contradiction avec le vieil adage de Cicéron, repris par Grotius «Inter bellum &
pacem nihil est medium» , des nombreuses zones du monde vivent dans un état intermé-
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diaire de «de-institutionalized war» . Après 1945, une « guerre typique » ne commence
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pas par une déclaration formelle et il est souvent difficile d’identifier une date exacte de
début des hostilités; elle peut durer des décennies (comme le conflit au Vietnam, compte
tenu des deux phases, française et américaine, ou la rébellion en Erythrée, commencée en
1961 et terminée en 1991) et ne terminer pas par un traité de paix formel (comme la guerre
de Corée). Le lien solide entre souveraineté étatique, monopole de la force et enracinement
territorial est desserré; des terroristes et des criminels «souvent ils possèdent des grands
arsenaux, que, dans le passée, les seuls gouvernements qui percevaient les impôts pou-
vaient se permettre, mais ils n’obéissent pas aux règles observées par les gouvernements
souverains» . Une violence organisée surgit impérieusement, mettant de côté les distinc-
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tions traditionn
elles entre conflits internes ou civils et guerres transnationales, entre les guerres menées
par des «acteurs légitimes» et les guerres privées se rapprochant à des épisodes de crime
organisé, entre agressions externes et rebellions, entre répressions légitimes de groupes
violents et violations sur vaste échelles des droits de l’homme.
Ces conflits sont menés par les armées régulières aussi bien que par les unités paramili-
taires des seigneurs de la guerre, ou par des groupes de mercenaires, des bandes criminel-
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les, des forces de police et des unités s’étant détachées des armées régulières. Toute distinc-
tion existante entre combattant légitime et non légitime, combattants et civiles, militaires,
forces de police et criminels s’estompent.
les combattants irréguliers disposent, eux aussi, de technologies avancées, de porta-
bles, de mines non identifiables, d’armements légers d’un maniement aisé que les enfants
aussi peuvent utiliser; ils financent leurs guerres par le pillage, le marché noir, l’assistance
extérieure, notamment les aides des diasporas ethniques et religieuses, la «taxation» de
l’assistance humanitaire, le soutien de gouvernements limitrophes ou les trafics de dro-
gues, d’armements et de biens de valeur, comme le pétrole ou les diamants.
me, déjà surgi au cours de la seconde guerre mondiale, comme témoigné, par exemple, par les polémiques
sur l’attentat de Via Rasella a Roma en 1944.
39 Cicéron dans la Viii philippique, cit. in H. Grotii, De jure belli ac pacis, Amstelaedami, 1735, liber III, caput
21, § 1, p. 907.
40 K. J. Holsti, The state, war and the state of war, Cambridge, 1996, pp. 20-21, 27.
41 J. Keegan, The Changing Face of War, in Wall Street Journal Europe, 26-11-01, p. A6. Les orga-
nisations terroristes sont un exemple de «déterritorialisation» des relations internationales, dans
un système «post-wesphalien», dans lequel agissent «d’acteurs transnationaux cherchant à faire
reconnaître leur autonomie par la contestation des prérogatives étatiques» (Roche, op. cit., p.
112).
42 Un aspect spécifique, et distingué, de ce phénomène est l’existence, aux Etats-Unis et en Grande Bretagne,
d’agences reconnues par l’Etat qui fournissent des «services militaires», en d’autres mots des mercenaires,
lorsque l’état ne peut pas employer les forces régulières (voir O. Hubac-Occhipinti, Armées: La relative pri-
vatisation de la violence armée, in F. Géré-A. Blin [sous la direction de], Puissances et influences. Annuaire
géopolitique et géostratégique 2002-2003. Paris, 2002, pp. 189-94).