Page 97 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
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          et, probablement, on aurait eu la même situation si la guerre froide était devenue chaude et
          les armées soviétiques avaient envahi l’Europe occidentale, avec des compagnons de route
          ainsi que des combattants anticommunistes. Dans le passé  les souverains avaient parfois
          appuyé les sujets rebelles contre des Princes avec lesquels ils étaient en guerre, mais cela
          avait entraîné des scrupules moraux et n’avait aucune connotation idéologique .
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             Après 1815 la fidélité à l’État, dynastique et/ou nationaliste («Avec Dieu, pour le Roi
          et la Patrie», la devise de la Landwehr prussienne, peut être considéré comme la réponse
          conservatrice à la révolutionnaire «nation armée»), ceux qui supportaient l’ennemi étaient
          simplement considérés comme des traîtres . Par la suite, les «internationales» nazi-fas-
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          ciste et communiste présentèrent à nouveau le problème de la “double fidélité”, à l’État
          ainsi que à l’idéologie. La question concernant la légitimité du combat de l’insurgent, du
          maquisard ou du guérillero ne peut pas être résolue en termes purement juridiques: «une
          réglementation du problème des maquisards est impossible du point de vue juridique», et
          d’autre part  «un maquisard moderne ne s’attend de son ennemi ni droit ni pitié» .
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             Entre 1815 et 1914 le système international se fonda substantiellement sur le “concert
          européen” des Grandes Puissances, avec des périodes pendant lesquelles la collaboration
          et la conscience d’être part d’une «société européenne commune» s’accentuèrent ou bais-
          sèrent et, au cours de la dernière phase, une difficulté croissante à contenir les rivalités et
          les poussées nationalistes.
             L’idéologie, dans ce cas-là les principes de liberté et de nationalité, joua un rôle impor-
          tant, au moins jusqu’à  l’unification italienne, mais en tout cas toujours à côté des principes
          classiques de la politique de puissance, tant que la grande explosion révolutionnaire de
          1848-’49 ne perturba guère la paix entre les Grandes Puissances. Les guerres de ce siècle
          furent courtes, limitées et sans inconvénient au niveau social pour certaines puissances:
          «Avant 1914 la guerre était presque universellement considérée comme un moyen accep-
          table, parfois incontournable ou, par beaucoup de gens, souhaitable,  pour résoudre les
          différends internationaux et, en général, la guerre à laquelle on s’attendait, tout en n’étant
          pas exactement frisch und fröhlich, était certainement de courte durée, sûrement pas plus
          longue de la guerre de 1870 qui, consciemment ou inconsciemment, était prise comme
          modèle par cette génération» .
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             Au début, la première guerre mondiale fut un conflit classique éclaté pour des raisons
          de puissance mais, au fur et à mesure, elle prit aussi un caractère idéologique . la Grande
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          21    Voir e. luard, The Balance of Power. The System of International Relations, 1648-1815, london, 1992, pp.
              125-26; pour la pratique diplomatique, voir aussi  M. S. Anderson, The Rise of Modern Diplomacy 1450-
              1919, New York, 1993.
          22    La loyauté à l’égard de la Couronne avait toujours un caractère de quelque sorte contractuel: un mauvais
              prince pouvait être renié, la fidélité pouvait être refusée ou conditionnée. Mais comment était-il possible de
              faire cela avec une Nation qui était simplement vous-même et votre volonté générale?» (M. Howard, The
              causes of wars and other essays, London, 1983, p. 26).
          23    C. Schmitt, Teoria del partigiano. Integrazione al concetto del politico, Milan, 2005 [I ed., Berlin, 1963], pp.
              53 et 20-21.
          24    Howard, The causes of wars …, cit., p. 9; le meme avis exprimé par A. J. P. Taylor, The struggle for mastery
              in Europe: 1848-1918, Oxford, 1954, pp. 529-30.
          25    Elle «commença comme une guerre conventionnelle s’inscrivant dans le cadre du droit international euro-
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