Page 94 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
P. 94

94                                XXXIV Congresso della CommIssIone InternazIonale dI storIa mIlItare • CIHm

              Evidemment, compte tenu de la multiforme réalité de l’histoire, il faut toujours consi-
           dérer les exceptions existant dans toute rigoureuse classification . À différentes époques,
                                                                   6
           à côté de la typologie prévalente de guerre, on peut en identifier d’autres, peut-être dans
           le cadre de zones géopolitiques distinctes, alors que dans le cadre du même conflit, des
           affrontements appartenant à  des typologies différentes peuvent se manifester .   la classi-
                                                                             7
           fication citée s’applique notamment aux guerres entre états et non pas à la guerre civile, qui
           a toujours un caractère πόόόμόό car, comme Gianfranco Miglio a souligné, il s’agit de «la
           plus ‘véritable’ des guerres … la guerre la plus ‘totale’, pendant laquelle on ne reconnaît
           aucune limite à l’agressivité, ni aucune règle humanitaire» . la «guerre totale», entre états
                                                             8
           ou civile, comme Carl Schmitt a remarqué, «dépasse la distinction entre combattants et
           non combattants»  .
                           9
              Au cours de l’histoire, différentes tentatives ont été faites pour éviter l’éclatement des
           guerres ou pour imposer des règles limitant leur cruauté.  À partir de  S. Augustin d’Ippone,
           l’Église Catholique en particulier s’est interrogée sur la moralité de la guerre, en élaborant
           le concept de «guerre juste».
              Il existe cinq conditions selon lesquelles la guerre «peut être justifiée et avoir sa valeur
           éthique» : certaines ont trait au caractère licite de l’emploi de la force, en termes juridi-
                   10
           ques c’est le jus ad bellum: Auctoritas principis (seulement ceux qui exercent le pouvoir
           souverain ont le droit de déclarer la guerre), Iusta causa (c’est-à-dire la nécessité de proté-
           ger des droits fondamentaux, comme le droit à la vie, à la liberté, à son propre territoire, à
           ses biens, à son honneur; la cause doit être  proportionnée aux terribles malheurs entraînés
           par la guerre et elle doit être certaine; enfin, il faut avoir bon espoir que les avantages
           l’emportent sur les inconvénients), Ultima ratio (si les moyens pour une solution pacifique
           du différend ont échoué). Il existe, d’autre part, des règles rentrant dans le cadre du jus
           in bello, c’est-à-dire les normes à appliquer au cours du conflit: il s’agit du Iustus modus,
           selon lequel la force doit être utilisée contre les armées ennemies et tout ce qui n’est pas
           demandé pour réclamer l’application du droit est illicite, et, en partie, l’Intentio recta,
           comme Saint Thomas d’Aquin dit, les belligérants doit avoir l’intention de faire le bien et
           éviter le mal.


           6    Les tableaux I et IV publiées par M. Kaldor, New and old wars: organized violence in a global era,
               Stanford, 1999, offrent, le premier, une idée de l’évolution des guerres à partir du XVII siècle jusqu’à
               aujourd’hui, en établissant une relation entre situation politique, objectifs de guerre, type d’armée, technique
               militaire et économie de guerre; le deuxième tableau établit une correspondance entre modèles de systèmes
               internationaux, institutions politiques, sources de légitimité et paradigmes de la sécurité, en se projetant vers
               l’avenir. Sur ce thème voir aussi le livre de K. J. Holsti, Peace and war: armed conflicts and international
               order 1648-1989, Cambridge, 1991.
           7    Pendant la seconde guerre mondiale, par exemple, des événements chevaleresques typiques du Moyen Age
               et des actes d’une extrême brutalité se sont produits. Après 1945 et après 1990 il semble que les conflits des
               siècles passés aient laissé chacun leur propre héritage.
           8    G. Miglio, Guerra, pace, diritto. …, cit., p. 772.
           9    C. Schmitt, Sulla relazione intercorrente fra i concetti di guerra e di nemico, écrit en 1938, maintenant
               en id., Le categorie del ‘politico’. Saggi di teoria politica, par G. Miglio et P. Schiera, Boulogne, 1972, p.
               201.
           10    a. Brucculeri S. i., Moralità della guerra, VI ed., Roma, 1953 [avec l’approbations des Autorités Ecclésias-
               tiques], pp. 49-58.
   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99