Page 341 - Conflitti Militari e Popolazioni Civili - Tomo I
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          davantage. Le duc d’Albe, alors capitaine général de l’armée, vante à l’empereur les mérites
          du chirurgien. Rien d’étonnant, donc, à ce que, en 1548, Dionisio Daza soit nommé auprès du
          neveu de Charles Quint, Maximilien, lorsque ce dernier se rend en Espagne pour y épouser
          sa cousine germaine, l’infante Marie, fille de l’empereur.
             Daza, désormais homme de confiance de la Cour, est peu après nommé chirurgien per-
          sonnel d’une autre des filles de l’empereur, la princesse Jeanne, lorsque celle-ci part pour
          Lisbonne pour y épouser le prince Jean Manuel de Portugal.
             Malheureusement, le prince décède prématurément, et c’est accompagnée de Dionisio
          Daza que Jeanne d’Espagne rentre à Valladolid. Pendant son séjour dans sa ville natale, le
          chirurgien habite au Corral de la Copera, une propriété proche de Notre-Dame du Val dont
          le nom pourrait être traduit par « Ferme de l’Échansonne ». C’est à cette époque qu’il prend
          pour épouse une veuve, ana de losada . Ses liens avec la Cour se resserrent encore : il est
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          nommé chirurgien du prince Charles.
             Alors qu’il habite Valladolid, une place de chirurgien de l’Hôpital Royal de la Cour se
          libère. La princesse la lui octroie d’office. Cette nomination allait être la cause de sérieux
          affrontements avec les députés de l’hôpital, qui s’y opposent. Il fallut organiser un concours,
          auquel quinze illustres chirurgiens venus de tout le royaume participèrent. Au bout du comp-
          te, le poste est attribué à Daza Chacón par six voix à quatre. Il l’occupera pendant six ans.
             S’il finit par y renoncer, c’est, entre autres, parce que le prince Charles lui fait valoir que
          ce travail est incompatible avec celui de chirurgien royal, charge à laquelle Daza Chacón
          avait été nommé quelques années plus tôt, comme je l’ai dit. De fait, lorsque, en 1562, alors
          qu’il se trouve à Alcalá de Henares, le prince est victime d’un grave accident et d’un sérieux
          traumatisme cranio-encéphalique, Daza est immédiatement appelé à son chevet, ainsi que
          les docteurs Olivares et Vega. La situation est grave et d’autres médecins renommés sont
          appelés. Parmi eux se trouve le docteur Vesalio qui se trouvait alors à Madrid. Il conseille
          une trépanation que Daza et les médecins du roi ne jugent pas opportune. On le sait, la lenteur
          de l’évolution du malade donnera lieu à de curieux procédés, comme l’introduction, dans le
          lit du prince, de la momie de Frère Diego d’Alcala, un moine qui sera plus tard canonisé, ou
          encore la venue de Pinterete, célèbre guérisseur moresque, à la grande colère de notre chirur-
          gien. De la blessure du prince Charles et de son évolution, nous conservons le témoignage de
          Daza , qui fait partie de la seconde partie de sa Pratica y teórica de cirugia.
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             À la Cour, il continue à s’occuper du prince, mais aussi de Philippe II et de la « Sérénis-
          sime Princesse ». Les rétributions qu’il perçoit pour ses fonctions sont la preuve évidente du
          prestige qu’il a acquis. En tant que chirurgien du roi, il perçoit 80 000 maravédis, une somme
          équivalente à la rémunération des médecins. Mais il touche en outre un salaire de 20 000
          maravédis pour les soins de la princesse, auquel il convient d’ajouter « les nombreuses grâces
          dont m’honorait » le prince Charles.
             Sa vie prend un nouveau tournant lorsque Philippe II l’envoie au service du prince don
          Juan d’Autriche. Dans le prologue de son livre, Daza affirme que ce fut en 1569, « première


          12   Rojo Vega, anastasio. Ibid. Il affirme dans cet article que le nom de la propriété était dû au fait qu’elle ap-
              partenait à la veuve de Juan Osorio, qui avait été échanson de l’infant et sommelier du prince.
          13   Relación verdadera de la herida de la cabeza del Serenísimo Príncipe D. Carlos, nuestro Señor, la cual se
              acabó en fin de julio de 1562.
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